"La politique doit prendre le dessus sur les marchés" a martelé Michel Barnier. Invité du Grand Rendez-Vous - Europe 1 - Aujourd'hui en France, dimanche, le commissaire européen chargé des services financiers et du marché intérieur a assuré de la détermination de l’UE face aux spéculateurs.
"Nous sommes dans une bataille extrêmement grave. Tous ceux, quels qu’ils soient qui comptent sur la désunion des dirigeants européens se trompent" a t-il affirmé. "Les autorités réglementaires doivent être extrêmement sévères avec tous ceux qui lancent des rumeurs pour manipuler les cours". "Aucun test, aucun marché n’échappera pas à notre détermination" a insisté le commissaire européen.
Des sanctions judiciaires
Encore faut-il que ces spéculateurs soient réellement sanctionnés. "Les enquêtes qui ont été engagées ou qui doivent l'être par les autorités européennes (...) doivent être rapides, rigoureuses et coordonnées, et les sanctions devront être exemplaires (...) Elles doivent être de toute nature y compris judiciaire", a estimé Michel Barnier.
Un plan de bataille
A quelques heures de l’ouverture d’une nouvelle réunion à Bruxelles finalisant l’activation du plan d’aide à la Grèce et la mise en place de nouvelles mesures, il n'a donné aucune précision sur le mécanisme de gestion de crise qui doit être adopté dimanche par les 27. "Je ne vais sûrement pas maintenant (...) dire quel est notre plan de bataille" alors que "certains de nos adversaires ne sont pas à visage découvert", a déclaré Michel Barnier.
Ce nouveau mécanisme permettra en tout cas à la Commission européenne de s'endetter sur les marchés financiers, avec la garantie des Etats membres de l'UE et de la Banque centrale européenne, afin de prêter à un pays rencontrant des difficultés à se refinancer.
Un nouveau fonds de prévoyance ?
Pour éviter un nouvel engrenage comme celui vécu par la Grèce, Michel Barnier propose la création d’un nouveau fonds de prévoyance. Un outil qu’il a proposé récemment en Conseil Ecofin. "Nous proposons que les banques mettent de côté de l’argent pour éviter que le contribuable soit toujours appelé en première ligne. Les institutions financières doivent tirer les leçons et si elles ne le font pas spontanément, nous en tirerons les leçons" a conclut le commissaire.
"Un nouveau fonds de prévoyance"