"La vérité, c'est qu'il n'y a pas de complot. Il n'y a que l'intérêt national", a martelé François Fillon, interrogé mercredi à l'Assemblée nationale sur les accusations d'espionnage de journalistes. Le Premier ministre répondait à une question de Jean-Marc Ayrault, le patron des députés socialistes, pour qui "les faits reprochés constituent une atteinte intolérable à la liberté et à l'indépendance de la presse".
Le renseignement strictement contrôlé
François Fillon a assuré que les interceptions de sécurité, notamment la fourniture de factures téléphoniques détaillées, se faisaient dans "le strict respect des libertés publiques".
"L'intérêt national commande que les services de renseignement aient des moyens d'action pour lutter contre le terrorisme, des moyens d'action pour lutter contre l'espionnage, des moyens d'action pour lutter contre la criminalité organisée et cela dans le strict respect des libertés publiques", a-t-il indiqué avant d'ajouter : "Voilà quelle est la ligne de conduite du gouvernement. Tout le reste ce ne sont que fantasmes". Sur les bancs des ministres, Brice Hortefeux hochait la tête pour approuver les propos du Premier ministre.
Une note révèle implicitement l'existence de ces pratiques
Pourtant, le directeur de cabinet de François Fillon a récemment rappelé au ministère de l'Intérieur les principes encadrant les écoutes. La Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) a confirmé cette information de France Info.
Pour Jean-Marc Ayrault (PS) "cette note révèle implicitement l'existence de pratiques que l'on imaginait révolues mais qui a perduré à la demande de l'Elysée".
Le Canard enchaîné et Mediapart accusent également la Direction centrale du renseignement (DCRI) et l'Elysée d'avoir organisé la surveillance de journalistes couvrant l'affaire Bettencourt et manoeuvré pour obtenir des factures téléphoniques sans passer par la CNCIS.