Sa candidature pour les élections européennes tenait du secret de polichinelle, elle est désormais officielle. Le syndicaliste Edouard Martin, emblématique tête d'affiche du combat pour le sauvetage de l'usine de Florange, a annoncé mardi soir sur France 2 candidature pour le Parti socialiste dans la région Grand-Est pour les élections européennes.
>> Lier aussi : INTERVIEW - Edouard Martin "s'est servi de nous"
"Envie de continuer le combat". Oui, je serai tête de liste sur la liste socialiste dans le Grand Est. J'ai accepté la proposition qui m'a été faite", a déclaré le syndicaliste, qui s'était illustré dans la lutte contre la fermeture des hauts fourneaux lorrains. "Je m'engage dans une nouvelle mission : je n'ai pas l'impression de m'engager en politique, dans le sens où je n'ai pas programmé de faire une carrière politique. J'ai simplement envie de continuer le combat que nous menons depuis maintenant plusieurs années sur le maintien de l'industrie en France et en Europe, et j'ai envie de le poursuivre à un autre niveau, au niveau européen, parce que c'est là que se prennent toutes les grandes décisions qui nous impactent", a-t-il ajouté.
"Je ne renie rien". Edouard Martin a récusé avoir changé de camp. "Ceux qui disent ça, c'est mal me connaître", a-t-il rétorqué. "Je ne renie rien et je n'enlève rien à ce que nous avons dit et fait", a-t-il souligné, appelant les ouvriers de Florange à se "tourner vers l'avenir", après la fermeture des hauts fourneaux en avril dernier, et la promesse du président François Hollande de créer un centre de recherche à Florange. "Le combat n'est pas terminé, il prend d'autres formes et dans d'autres lieux", a-t-il ajouté.
Une "très grande fierté" pour le PS. Parlant d'une "très grande fierté pour les socialistes" le premier secrétaire du PS Harlem Désir a estimé dans un communiqué qu''Edouard Martin apportera la force de ses valeurs et de ses convictions à notre combat pour une nouvelle politique industrielle européenne, pour la croissance et l'emploi, et pour une véritable Europe sociale protectrice des droits des travailleurs".
La nomination du charismatique leader syndical de Florange en tête de liste PS pour le scrutin du 25 mai 2014 est un coup dur pour l'eurodéputée Catherine Trautmann, actuelle chef de délégation socialiste au Parlement européen, initialement pressentie pour diriger la liste.
Lors de la promotion de son livre "Ne lâchons rien" en avril, il avait plusieurs fois évoqué un engagement en politique à l'occasion des européennes. Courtisé par les écologistes et le nouveau mouvement lancé par l'économiste Pierre Larrouturou, il a finalement choisi de défendre les couleurs du PS malgré les critiques qu'il avait émises fin 2012 à l'encontre de Jean-Marc Ayrault.
Sa candidature en tête de liste relègue la député européenne et ancienne maire de Strasbourg, Catherine Trautmann, en seconde position sur la liste.