Philippe Bernard-Delatte vient d’être démasqué. Le nouveau directeur de cabinet du maire UMP de Senlis, Jean-Christophe Canter, voulait faire oublier son passé d’ancien cadre du Front national et sa mise en examen pour escroquerie en bande organisée. Ces deux dossiers ont fini par le rattraper. L’opposition municipale de Senlis vient de révéler l’affaire.
Changement d’état civil
Comme le rapporte La Voix du Nord, Philippe Bernard était bien connu dans le Nord pour avoir été longtemps le chef de file du FN à Lille – jusqu’à sa mise en examen, en février 2008, pour escroquerie en bande organisée au préjudice de l’État dans le cadre d’une enquête concernant des comptes de campagne de candidats frontistes. Déclaré persona non grata par son parti, qui s’est constitué partie civile dans ce dossier judiciaire, Philippe Bernard a décidé de prendre le large… pour mieux se faire oublier.
Direction l’Oise où l’homme, âgé de 46 ans, est devenu le bras droit du maire UMP Jean-Christophe Canter. Pour se faire embaucher, Philippe Bernard est devenu "Philippe Bernard-Delattre", empruntant le nom de jeune fille de sa mère. Surtout, l’ancien cadre frontiste n’a rien dévoilé de son passé.
"Après le FN, la réinsertion professionnelle n’est pas facile"
"Comme les gens du show-biz, l’état civil ne correspond pas forcément au nom de scène", justifie aujourd’hui Philippe Bernard. "Quand vous avez été cadre du Front national, la réinsertion professionnelle n’est pas toujours facile" ajoute l’ancien cadre du parti frontiste.
Une chose est sûre, la réinsertion professionnelle de Philippe Bernard-Delattre n'aura pas duré. Le maire UMP de Senlis, Jean-Christophe Canter, est tombé des nues en apprenant sa nouvelle identité, mardi soir, et a immédiatement demandé à son directeur de cabinet de démissionner de ses fonctions. "C’est une question de principe, il y a l’UMP d’un côté, le FN de l’autre" explique l’élu de Senlis.
L’ ex-élu Front national désormais ex-directeur de cabinet UMP, cherche aujourd’hui un poste, "pourquoi pas dans le privé". Sur son CV, rien n’a changé en tout cas : on peut toujours y lire : "Philippe Bernard-Delattre". Loin de son passé frontiste et de sa mise en examen pour détournement de fonds publics.