"Il ne combat pas la crise, il l'aggrave". Invité d'Europe 1 vendredi matin, François Fillon a jugé sévèrement l'intervention télévisée de François Hollande, jeudi soir. "Il nous a dit 'j'en ai assez du temps perdu', c'est vrai qu'il parlait de l'Europe mais en réalité, ce que j'ai ressenti, c'est qu'il avait fait perdre dix mois à la France et qu'il allait continuer". Il nous a annoncé hier soir qu'il ne changerait rien à la politique qu'il a conduite". "La vérité, c'est qu'il ne combat pas la crise, il l'aggrave", a estimé François Fillon. "Il l'aggrave en prenant des mesures fiscales, en augmentant les charges, en vilipendant pendant des mois les entreprises, en pesant sur le pouvoir d'achat des Français", a t-il énuméré. "Il s'est privé de tous les instruments qui permettent de relancer la croissance".
"Une vision plutôt qu'un outil". Le Premier ministre a ensuite raillé François Hollande et sa "boîte à outils". "On attend du président de la République qu'il ait une vision plutôt qu'un outil". "A aucun moment, je n'ai vu un président qui a pris la mesure de la gravité de la crise", a tranché l''ancien Premier ministre. "Le président de la République ne veut pas admettre qu'il s'est trompé, il ne veut pas admettre que la campagne qu'il a faite a été une campagne qui a été basée sur des mensonges et une mauvaise analyse de la situation", a également affirmé le député.
"Des termes inacceptables sur l'Allemagne". François Fillon a parlé de l'Allemagne dans des termes vraiment inacceptables. Il est en train de se venger politiquement de Madame Merkel au détriment des intérêts de la France", a déploré l'ancien Premier ministre. Sur la vision européenne, François Hollande a admis jeudi soir une "tension amicale" avec l’Allemagne. "Il y a un débat entre nous", a indiqué le chef de l'Etat : "etre rigoureux oui, être dans l’austérité, non, car l’austérité, c’est condamner l’Europe à l’explosion", a souligné François Hollande.
Hollande "correct" à l'égard de Sarkozy. L'ancien chef du gouvernement a estimé que le président Hollande avait été "correct, convenable" dans ses propos sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy. "Il a rappelé la présomption d'innocence, il a fait son travail, je n'ai rien à dire", a indiqué l'ancien Premier ministre.