Actuellement en tournée en Afrique, le Premier ministre garde un œil sur la France. D'Abidjan vendredi, il a répondu à la proposition d'Eva Joly, qui souhaite instaurer une fête citoyenne en lieu et place du défilé militaire pour le 14 juillet.
De Libreville, où François Fillon soigne les relations avec le Gabon - et l'Afrique -, il a à sa manière relancé la polémique. "On me dit qu'il y a une polémique en France sur les propos que j'ai tenus en réponse à Mme Joly qui proposait de supprimer le défilé militaire du 14 juillet. Je vais vous dire: je m'en félicite parce que je suis en colère", a affirmé le Premier ministre à la résidence de France.
"Je suis en colère quand j'entends comparer le défilé des Forces françaises le 14 juillet à ce qui se passe en Corée du nord. Cela témoigne pour le moins d'une grande mauvaise foi ou alors d'une profonde méconnaissance des traditions et de l'Histoire de notre pays", a-t-il poursuivi, très applaudi par la communauté française du Gabon réunie pour fêter le 14 juillet avec trois jours de retard.
"Je suis fier que la Nation puisse les honorer"
"L'armée française ne défile pas sur les Champs-Elysées pour étaler la puissance militaire de notre pays. L'armée française défile sur les Champs-Elysées afin que la Nation puisse rendre hommage à ceux qui risquent leur vie pour la défendre", a ajouté François Fillon. Le Premier ministre a profité de l'occasion pour redonner les raisons d'un tel défilé, et remettre un coup à la proposition d'Eva Joly.
"Le métier des armes ce n'est pas un métier comme les autres. C'est le seul métier où quand on y entre, on sait qu'on va peut être devoir donner la mort ou peut être la recevoir. Les événements récents en Afghanistan nous montrent tout le respect que nous devons, toute la gratitude qui doit être la nôtre pour les forces armées françaises. Alors, oui je le dis, je suis fier que la Nation puisse les honorer au moins une fois par an en les faisant défiler sur la plus belle avenue du monde", a conclu le Premier ministre.
Joly "pas contre les défilés militaires"
Samedi, Eva Joly avait jugé dans Libération "proprement inadmissible" que François Fillon établisse "une distinction entre les citoyens de naissance ou naturalisés". "Je trouve assez indigne de la part du Premier ministre, notamment, de s'être exprimé ainsi sur le sujet. Je suis surprise de la violence des coups portés", a-t-elle ajouté, affirmant que sa binationalité (franco-norvégienne) "n'est en rien un handicap". "C'est une richesse culturelle que je partage avec un grand nombre de nos concitoyens".
Revenant sur sa proposition de supprimer le défilé militaire du 14 juillet, Eva Joly a assuré ne pas être "contre les défilés militaires en tant que tels", mais pas le 14 juillet. "ce n'est ni le lieu, ni le moment pour ce genre de manifestation", alors que "le 11 novembre ou le 8 mai sont beaucoup plus adaptés".