"On ne légifère pas sur la mémoire". Dominique de Villepin a condamné dimanche sur Europe 1 lors du Grand Rendez-Vous l'adoption d'une loi pénalisant la négation du génocide arménien par les députés français. Selon lui, les "lois mémorielles" sont "une erreur". Le candidat à la présidence de la République a par ailleurs assuré qu'il n'avait aucun ressentiment envers l'actuel locataire de l'Elysée.
"Faire avancer les choses sur le bon terrain"
"Est-ce que nous serions heureux que le parlement algérien légifère sur la mémoire ?", a-t-il encore demandé. "Il faut être prudent et faire avancer les choses sur le bon terrain. Or la mémoire n'est pas le terrain de la loi". Il n'est pas question de remettre en cause, pour nous Français l'existence du génocide arménien, mais il s'agit de savoir si nous faisons progresser les choses en légiférant sur ce terrain", a-t-il précisé.
"La mémoire n'est pas le terrain de la loi" :
"Soyons prudents. On ouvre des querelles qui nous font régresser et pas progresser", a prévenu Dominique de Villepin. "Agir sur le terrain politique avec des arrières-pensées, qui en cette période électorale sont évidentes, est très malsain et c'est une erreur", a-t-il condamné. "Je souhaite qu'on revienne sur de tels agissements", a conclu l'ancien Premier ministre.
"Aucune forme de différend avec Sarkozy"
Dominique de Villepin est par ailleurs revenu sur sa candidature à la présidentielle de 2012. "Il n'y a dans ma démarche aucune forme de différend avec Nicolas Sarkozy", a-t-il assuré. L'ancien Premier ministre, qui a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2012 début décembre, a affirmé qu'il n'avait aucun ressentiment envers l'actuel locataire de l'Elysée.
"J'ai tourné la page. J'ai pardonné à Nicolas Sarkozy", a déclaré Dominique de Villepin, qui a rappelé avoir été blanchi "par deux fois" dans l'affaire Clearstream. "Ceci n'entre pas en ligne de compte", a-t-il assuré. "Ne mélangeons pas les relations personnelles et l'ambition qui est la mienne", a demandé le candidat.
Dominique de Villepin a toutefois laissé entendre que des pressions avaient été exercées pour empêcher sa candidature. "Je ne suis pas dupe de tout ce qui a été fait pour me dissuader d'être candidat", a-t-il indiqué. Mais l'ancien Premier ministre s'est dit confiant "dans la capacité que nous avons, au cours des prochaines semaines, de rassembler plus de 500 signatures et mobiliser les moyens nécessaires pour une campagne".
Un président "arbitre"
Candidat indépendant, Dominique de Villepin a appelé la "France de Mitterrand, la France de Chirac et la France de Nicolas Sarkozy" à "avancer ensemble". "Nous ne sommes pas dans un temps de droite ou de gauche", a martelé Dominique de Villepin, qui souhaite que le prochain président de la République soit "un arbitre de notre vie nationale".
"Je vois se reconstituer République des partis" :
"Nous avons besoin d'un président qui rassemble. La France ne peut pas vivre avec un président de la République hémiplégique qui représente seulement la moitié des Français", a-t-il dit. Pour Dominique de Villepin, "ce n'est pas à l'UMP, au PS, au Modem ou au Front national de choisir le président". "Je ne veux pas que cette élection présidentielle soit kidnappée par les partis politiques", a-t-il ajouté.