Brutalité inouïe. Une bataille interne, pour l'heure sourde et discrète, fait rage au PS : celle du Grand Paris. Elle oppose Anna Hidalgo, candidate aux municipales dans la capitale. Et Claude Bartolone, figure de la Seine-Saint-Denis et président de l'Assemblée nationale. Selon l'éditorialiste d'Europe1 Caroline Roux, c'est même une "guerre ouverte menée avec une brutalité inouïe".
Présence non souhaitée. Lorsque Claude Bartolone a annoncé sa candidature pour prendre la tête du futur Grand Paris, il y a un mois, le directeur de cabinet d'Anne Hidalgo a immédiatement décroché son téléphone pour incendier le bras de droit du président de l'Assemblée. "La conversation a tourné à l'insulte, premier round", rapporte Caroline Roux.
Et il y a quelques jours, lors d'une réunion de la Chambre de commerce et de l'industrie de Paris, Claude Bartolone s'est planté devant le collaborateur d'Anne Hidalgo et a ostensiblement refusé de le saluer. La raison ? "Il avait appris que sa présence n'était pas souhaitée lors de cette réunion. Deuxième round", raconte Caroline Roux.
"Fermez le banc". De petits incidents qui traduisent une vraie bataille politique. "Il faut voir le visage d'Anne Hidalgo se durcir lorsqu'elle évoque le sujet : elle ne lâchera rien", poursuit l'éditorialiste d'Europe1. Le maire de Paris, selon la candidate socialiste, a seul vocation à prendre la tête du futur projet de métropole. "Paris, c'est 30% du corps électoral : fermez le banc", ironise Caroline Roux.
Quant à Claude Bartolone, il avance ses pions. Il sait déjà qu'il va pouvoir compter sur les maires des communes de droite avec qui il entretient, selon nos informations, des relations très courtoises à l'Assemblée.
"Une marque de faiblesse". Claude Bartolone assure, de son côté, qu'il a proposé un entretien avec sa rivale mais que la candidate socialiste a Paris refuse de le voir pour le moment. Et selon le président de l'Assemblée, c'est "une marque de faiblesse de la part d'Anne". François Hollande, pour sa part, en a parlé avec les deux. Mais il se garde de prendre partie. Le moment de vérité interviendra après les municipales, lorsque le sort d'Anne Hidalgo à Paris sera tranché.
Un proche de la candidate propose alors de faire des primaires PS ou de faire voter des maires franciliens de gauche. "Quoi qu'il en soit, les deux ne lâcheront rien et ils auront tort de s'en priver", conclut Caroline Roux. Et pour cause : le Grand Paris représentera une structure politique de 7 millions d'habitants et 123 communes. Et aucun des deux prétendants ne souhaite tomber sous la tutelle de l'autre.
RÉACTION - Bartolone "aux côtés d'Anne Hidalgo"
Le "Nouveau Grand Paris" se précise