Après Nicolas Sarkozy, c'est François Hollande qui a répondu vendredi à François Bayrou. Dans une lettre de deux pages rendue publique samedi, le candidat socialiste insiste sur "le sérieux budgétaire" de son programme, et promet que "tout sera fait pour relancer notre industrie et permettre de produire en France".
>>> A lire : la lettre de François Hollande.
"Le sérieux budgétaire est le premier moyen pour rétablir l'équilibre des comptes publics", assure François Hollande au candidat MoDem qui avait fait de la lutte contre l'endettement un objectif prioritaire tout en mettant en doute la capacité de François Hollande à rétablir les comptes publics.
François Bayrou avait adressé aux deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle un courrier fixant ses impératifs, avant qu'il ne s'exprime sur sa consigne de vote, le 3 mai, pour le scrutin du second tour.
L'équilibre en 2017
François Hollande, qui souligne qu'en "cinq ans, la dette de la France s'est accrue de 600 milliards d'euros et atteint désormais presque 90% du PIB", promet de "ramener l'équilibre budgétaire à la fin du quinquennat, en 2017".
Il explique qu'"à cette fin, il fera voter dès cet été par le Parlement une loi organique sur les finances publiques", alors que François Bayrou plaide pour une "règle d'or" d'équilibre des finances publiques inscrite dans la Constitution. "C'est pourquoi, j'ai proposé une réforme fiscale d'envergure, dont l'objectif est de rétablir l'équité entre citoyens et de prendre à l'Etat les ressources dont il est privé au bénéfice d'intérêts particuliers", plaide le député de Corrèze.
"Un effort indispensable et juste"
A François Bayrou, qui critique la création défendue par François Hollande de créer 60.000 emplois dans l'éducation, le candidat PS assure qu'il s'agit "d'un effort indispensable et juste" qui "représenterait 2 milliards d'euros à la fin du quinquennat". "Ce coût équivaut, affirme le candidat socialiste, à la dépense fiscale consentie en une seule année au titre de l'allégement de l'impôt sur la fortune".
Il assure en outre que "cet effort est maîtrisé", en arguant que "la dépense publique ne progresserait que de 1% par an et que le nombre total de fonctionnaires n'augmenterait pas au cours du prochain quinquennat".
Le candidat du PS répète ses engagements de "séparation des activités bancaires, d'interdiction des produits spéculatifs, de mobilisation de l'épargne vers les entreprises et de création d'une banque publique d'investissement destinée en particulier aux PME". "Tout sera fait pour relancer notre industrie et permettre de produire en France", promet-il, en détaillant les mécanismes devant empêcher les délocalisations. Le tout sera "rassemblé dans une grande loi sur le développement économique".
"Grande loi de moralisation"
Enfin, François Hollande s'engage à moraliser la vie politique pour laquelle François Bayrou réclame un référendum. "Cette rénovation de notre vie publique est une nécessité et une urgence. Je ferai voter une grande loi de moralisation de la vie publique par le Parlement. Et s'il y a blocage, je consulterai les Français par voie référendaire".
S'agissant de l'Europe, le candidat socialiste réaffirme sa volonté de "renégocier le traité budgétaire", qui comporte des "disciplines budgétaires" auxquelles "il souscrit", et d'y ajouter une "perspective de croissance". Il se "félicite" de voir que "chacun constate que les positions qui nous étaient présentées comme figées sont en train d'évoluer", ce qui est "la voix de la sagesse".