Souvenez-vous en 2012. Pour son premier 14 Juillet, François Hollande avait eu à cœur de se démarquer de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Elu depuis à peine deux mois, le président socialiste avait décidé de renouer avec l'une des grandes traditions du 14 Juillet : l'interview télévisée du chef de l'Etat. Un rendez-vous annuel instauré par François Mitterrand, prolongé ensuite par Jacques Chirac avant que Nicolas Sarkozy décide de se passer de l'exercice, à l'époque pour se démarquer, lui aussi, de son prédécesseur. Pour son premier 14 Juillet, François Hollande avait donc vu les choses dans la plus pure tradition. La descente des Champs-Elysées à bord d'un véhicule de commandement puis une interview à l'Hôtel de la Marine, place de la Concorde.
Plus rien à dire. Cette année, la tradition, François Hollande aimerait bien s'en passer. Le rendez-vous télévisé qu'il a souhaité rétablir vire au casse-tête. Premier problème : que dire quand tout a déjà été dit ? "François Hollande n'a rien à annoncer, rien à dire aux Français, surtout pas au moment où ceux-ci s'offrent quelques jours de congés", souligne dans son édito politique le journaliste Antonin André.
Réinventer l'exercice. Pour ce 14 Juillet 2013, l'avant et l'après interview sont déjà calés. Après le défilé sur les Champs-Elysées, François Hollande se rendra à Boulogne-sur-Mer pour participer à la fête de la mer, une promesse faite à l'un de ses fidèles, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier. Pour l'entretien télévisé, l'Elysée tente de mettre en scène "une interview en situation". Au programme donc, ni table, ni décor. L'objectif : éviter le solennel et le traditionnel.
Trouver un lieu. Reste à trouver le lieu de l'interview. L'Elysée ? Impossible, ce serait revenir sur sa promesse de campagne présidentielle - le candidat socialiste s'était engagé à "ne pas faire d'émission en direct de l'Elysée". Les conseillers du palais cherchent donc le lieu parfait. Après l'Hôtel de la Marine, il faut donc inventer un nouveau décor, trouver un nouveau cadre. "Le Louvre ? Le Musée d’Orsay ? Un bateau-mouche ? Et pourquoi pas un quai du métro parisien ?", ironise le journaliste Antonin André.