Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Invité dimanche du Grand rendez-vous Europe 1/Le-Parisien Aujourd'hui en France/I-télé, François Hollande s'est montré vigilant vis-à-vis des sondages qui le donnent largement vainqueur de la primaire PS, alors que le député de Corrèze creuse l'écart avec Martine Aubry dans le dernier sondage Ifop pour le Journal du Dimanche.
Hollande "normal", Sarkozy "pas normal"
"Le seul dimanche qui va compter, c'est le dimanche 9 octobre", a assuré François Hollande. "Jamais un sondage n'a fait élire qui que ce soit", a-t-il rappelé. Le député de Corrèze l'a admis : "les sondages ne (le) désespèrent pas, mais ils ne (le) rassurent pas". Ce qui n'a pas empêché le socialiste de se projeter dans l'avenir et d'imaginer sa victoire au soir du second tour de la primaire le 16 octobre.
"Pas de transmutation ou de métamorphose" :
François Hollande a assuré qu'il ne changerait pas de trajectoire. "Je vais être très clair. Il n'y aura pas de transmutation, de métamorphose. Je serai le même que ce que je suis aujourd'hui. (…) Dans les jours qui suivront une éventuelle victoire à la primaire, je poursuivrai sur les mêmes thèmes et les mêmes engagements", a-t-il garanti.
Evoquant la possibilité que Nicolas Sarkozy ne soit pas candidat en 2012, François Hollande a dit qu'il "fera la même campagne quel que soit le candidat de la droite". Il s'est à nouveau présenté comme un futur "président normal", en opposition à Nicolas Sarkozy "qui lui n'est pas normal". L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste a fustigé une présidence "Sarkozy" marquée par "une concentration excessive des pouvoirs" et une "pression sur la justice".
Rassembler dès le 1er tour
Le député socialiste de Corrèze a également assuré qu'il se posera en rassembleur de la gauche, alors que certains socialistes critiquent un positionnement trop au centre de François Hollande."Il faut mobiliser toute la famille socialiste au premier tour (…). Une élection se joue au premier tour", a-t-il estimé. Le candidat a également voulu clarifier sa position par rapport au projet du PS pour 2012 voté il y a plusieurs mois. "Il faut savoir ce qu'on va faire du projet socialiste. Mais le projet, il m'engage", a-t-il dit. "J'ai fait des propositions nouvelles par rapport au projet et j'aurai à mener avec ce projet la campagne des socialistes", a précisé François Hollande.
Hollande et le projet PS :
François Hollande a aussi appelé à l'unité des socialistes dans la course à l'Elysée. A la question de savoir s'il demandait à tous les socialistes de soutenir le candidat désigné à la primaire, le député a répondu "par un engagement inverse". "Si ce n'est pas moi qui suis désigné, je serai derrière celui ou celle qui aura été choisi. Je pense que c'est un principe d'efficacité pour gagner l'élection présidentielle", a-t-il jugé. Jouant l'apaisement avec ses concurrents, François Hollande a déclaré : "Je ne suis pas là pour combattre (…). Je veux que les Français reprennent espoir dans leur avenir".
Une campagne "dure" en 2012
Interrogé sur la campagne de 2012, François Hollande a répondu : "Je pense que la campagne sera dure (…). Si on n'est pas préparé à affronter une campagne présidentielle avec tout ce qu'elle révèle pour les hommes ou les femmes qui s'y livrent, alors mieux vaut ne pas être candidat y compris pour la primaire".
Pas favorable à une 6e République
La victoire de la gauche "est une bonne nouvelle pour le Sénat et pour la République (…)", a par ailleurs considéré François Hollande. Le président du conseil général de Corrèze a listé ce qui changerait si en mai 2012 le président de la République était un socialiste après le basculement à gauche du Sénat. Le favori de la primaire a cité la réforme du statut du chef de l'Etat au nombre des réformes qui pourraient aboutir dans ce cas.
Ce dernier a également cité la limitation du cumul des mandats. Il a expliqué que pour lui, cette limitation devait "concerner les députés et les sénateurs" et a fixé à "2014" son application au moment "des prochains scrutins locaux. François Hollande a enfin évoqué le droit de vote des étrangers et une réforme du Conseil constitutionnel.
"Je ne suis pas pour les changements de numéro" :
Mais interrogé sur la fin éventuelle de la 5e République, François Hollande a répondu : "Je ne suis pas pour les changements de numéro".