IMPROVISATION. Dans la tourmente de l'affaire Cahuzac, il ne devait pas aller à la rencontre des Français lors de ce déplacement "éclair". Pourtant, le président François Hollande s'est offert samedi une heure et demie de déambulation impromptue, en homme "libre" dans les rues de Tulle, son fief électoral corrézien. Il s'agit la plus longue sortie "improvisée de ce type depuis son élection.
"Ça m'aurait coûté". Bras dessus, bras dessous avec sa compagne, Valérie Trierweiler, François Hollande a longuement arpenté les rues commerçantes d'une ville qui l'a fait "roi" et dont il a été le député-maire pendant de longues années. Le président de la République a claqué la bise aux automobilistes et aux passantes, salué les vieilles dames aux fenêtres, embrassé les enfants, pris des cafés dans les bistrots, lançant des "comment vas-tu ?" aux uns et des "t'es grand toi" aux autres.
Comme on lui demandait s'il avait envisagé de renoncer à cette promenade parmi les siens, le président a lâché: "ça m'aurait coûté". Seule fausse note, alors qu'il parcourait les allées d'un salon du livre pour la jeunesse, un jeune homme se penche vers lui et lance doucement : "faudrait pas oublier d'être de gauche, Monsieur".
Deux manifestations sur son parcours. "Ici, je suis chez moi, à l'aise, libre, sauf quand un certain nombre de manifestations se présentent", a déclaré le président Hollande qui avait évité un peu plus tôt dans la journée quelques dizaines de manifestants opposés au gaz de schiste ou au mariage pour tous, à l'aéroport de Brive puis à la préfecture de Corrèze. "Ce n'était pas la peine de les provoquer mais je voulais ce contact simple comme je le fais régulièrement ici en Corrèze et j'y reviendrai", a-t-il déclaré avant de regagner Paris et les tourments de l'affaire Cahuzac.
Jugeant qu'il s'agissait de "moments importants", François Hollande a loué dans une allusion à l'ancien ministre du Budget "une population exigeante et qui marque chaque moment de ma vie politique, et encore aujourd'hui, quand il faut être intraitable, un soutien". "La population qui me soutient, qui me connaît est toujours là", a-t-il insisté avant de s'engouffrer dans son véhicule.