La percée du candidat du Front de gauche dans les sondages y serait-elle pour quelque chose ? Devant quelque 1.000 personnes (1.500 selon le PS), réunies en plein air devant le château de Tours, François Hollande a pris la défense des syndicats, cible privilégiée du candidat Sarkozy ces derniers jours. "Quand on fait une guerre aux syndicats - j'en connais un qui l'a engagée -, on fait en définitive une guerre aux salariés", a-t-il attaqué. "Les corps intermédiaires, je ne vais pas faire une campagne pour dire que c'est contre eux que nous allons faire le changement", "mais c'est avec eux", a-t-il réitéré, soulignant que "les syndicats sont utiles à notre démocratie".
"Une gauche qui ne décevra pas"
L'occasion également pour le candidat socialiste de convaincre les derniers sceptiques. "Je suis sérieusement de gauche", a-t-il appuyé, avant d'ajouter, comme pour marquer sa différence avec Jean-Luc Mélenchon : "mais je suis pour une gauche sérieuse, celle qui ne décevra pas, celle qui ne déviera pas, celle qui ne se détournera pas de ses engagements".
Comme pour ne pas complètement fermer la porte, le candidat socialiste a tenu à adresser un signal fort à ses partenaires à gauche. "La gauche doit être pleinement à gauche, pleinement consciente des urgences, pleinement à l'unisson d'un certain nombre de forces et en même temps elle doit être sérieuse, sinon elle ne pourra pas réussir", a martelé François Hollande.
Attention aux "compliments" de Sarkozy
Interrogé sur la dynamique de Jean-Luc Mélenchon, le socialiste en a profité pour mettre en garde le candidat du Front de gauche contre les "compliments" que lui fait Nicolas Sarkozy et qui "doivent interpeller". "Dire tant de bien d'un candidat de gauche de la part d'un candidat de droite, ce n'est pas simplement qu'il en a eu la révélation, c'est qu'il en a quelque intérêt", a-il-conclu.
Mardi, sur Canal+, le président-candidat avait estimé que "la dynamique de la campagne de Mélenchon faisait écho à l'absence de dynamique de François Hollande", ajoutant que le candidat du Front de gauche "a(vait) la volonté de dire des choses et de porter un débat", avec "enthousiasme, avec force".