C’est une proposition chargée de symbole qu’a énoncée François Hollande samedi à Paris, à l’occasion d’un meeting consacré à l’Outre-mer. Le candidat socialiste a dit son intention de supprimer la notion de race dans la Constitution française s’il était élu à la présidence. "Il n'y a pas de place dans la République pour la race. Je demanderai au lendemain de la présidentielle au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution", a-t-il lancé à la tribune.
"La France est fière de son métissage"
Dans son article 1er, la Constitution stipule : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion".
François Hollande a assuré que la République ne craignait pas la diversité, "parce que la diversité, c'est le mouvement, c'est la vie. Diversité des parcours, des origines, des couleurs, mais pas diversité des races", a poursuivi le candidat. "La France est fière de toutes ses multiplicités, la France est fière de son métissage. (...) La France que j'aime est celle qui est capable de faire vivre tout le monde ensemble", a-t-il insisté.
Le député Lurel et la Licra contentés
Victorin Lurel, député et président de la Région Guadeloupe, a salué l'engagement du candidat socialiste, qui serait "l'aboutissement du long combat" que lui-même a entamé en 2004. "Le député de la Guadeloupe fait part de sa fierté et de son émotion après cette annonce qui reprend une proposition de loi qu'il avait déposée le 15 novembre 2004 à l'Assemblée nationale au nom du groupe socialiste et qui a été repoussée par la majorité", écrit-il dans un communiqué.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) s'est également félicité de cette proposition qui figure dans les "50 propositions pour une France plus fraternelle qu'elle a soumises aux candidats à la présidence de la République." Selon elle, le candidat centriste François Bayrou, celui du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon et l'écologiste Eva Joly y ont été aussi sensibles. Son président, Alain Jakubowicz, "devrait normalement rencontrer Nicolas Sarkozy la semaine prochaine", ajoute l'organisation.