Au-delà des réactions sur l’affaire même, la classe politique française a aussi réagi aux images diffusées par les médias américains. Dans l’ensemble, tous pointent une mise en scène judiciaire montrant DSK debout dans le tribunal, jetant des regards au procureur, à son avocat, à la présidente, l’air parfois absent et visiblement fatigué.
Un mot revient souvent, l’"écœurement". "Tout cela porte atteinte à la dignité humaine. Je ne vois pas ce que la publication de ces images de ce genre apporte", a commenté l’ex garde des Sceaux Elisabeth Guigou au micro d’Europe 1, après la diffusion de vidéos et photos montrant Dominique Strauss-Kahn sortant du commissariat d’Harlem mains dans le dos, menottées, le visage fermé, les yeux cernés et la barbe naissante.
"Des humiliations pas nécessaires"
Du côté des indéfectibles soutiens de DSK, Jean-Christophe Cambadélis qui considère que ces "humiliations ne sont pas nécessaire à la manifestation de la vérité". Jean-Marie Le Guen parle de "choc terrible". Invité d’Europe 1 mardi matin, Jack Lang a lui clairement dénoncé "la mise au pilori médiatique d'un homme, Dominique, par avance déjà condamné par les médias, humilié". Martine Aubry, la patronne socialiste s’est dite "bouleversée" par les images.
Connaisseur du système judiciaire américain, Jack Lang le qualifie volontiers d’"inhumain" qui "broie celui qui tombe entre ses mains". Jean-Pierre Chevènement a parlé de "l’effroyable lynchage planétaire" tandis que Manuel Valls a avoué avoir eu "les larmes aux yeux" devant ces images "d’une cruauté insoutenable". "La justice américaine est beaucoup plus violente" que la nôtre, a résumé l’ancienne magistrate Eva Joly qui avait mis en examen DSK il y a quelques années.
Frédéric Lefebvre très ému
A droite, Nicolas Sarkozy a appelé au "sang froid et à la dignité" dans les déclarations. Jean-François Copé l’a respecté : "bien sûr que ces images sont impressionnantes, mais en même temps, nous savons que c’est ainsi que fonctionne la procédure américaine".
Très ému, Frédéric Lefebvre a eu du mal à commenter ces "images bouleversantes qui ne sont pas dans notre culture. C’est une tragédie humaine qui se déroule devant nous", a expliqué le secrétaire d’Etat au tourisme.
"Je n'ai jamais eu de polémique avec DSK" :
A droite, Roselyne Bachelot a également commenté les images du président du FMI. "Cela a un caractère d’irréalité, le décalage entre l’homme, les faits qui lui sont reprochés et les images", a-t-elle expliqué.
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