"Un peu d’espace s’il vous plait." À sa sortie du QG de campagne mardi midi, Valérie Trierweiler s'apprête à rejoindre son compagnon pour aller au restaurant. Situation normale ? C’est ce qu’elle semble espérer. Mais ce n’est plus un geste si simple.
À peine dehors qu’elle est assaillie de questions des journalistes sur le comportement de François Hollande pendant la cérémonie du 8 mai. Elle les balaye en quelques mots : "il a été parfait dans le rôle". Et tente de se frayer un chemin jusqu’à sa voiture. "Mais oui on va déjeuner, comme tout le monde", lance-t-elle.
"Merci à mes consœurs, confrères de respecter notre vie et nos voisins. Merci de ne pas camper devant notre domicile. Merci de le comprendre", twittera-t-elle un peu plus tard.
La vie normale "c’est mieux"
"Je voudrais vivre normalement, mais c'est compliqué", confie-t-elle quand même avec le sourire. Peu après, la voici arrivée dans un restaurant dont le couple est familier, où elle retrouve d’ailleurs le président élu. Celui qui veut être un président "normal" en opposition au "bling bling" de Nicolas Sarkozy n’entend pas changer ses habitudes.
"Pour moi c’est mieux d’être ici, c’est mon quartier [autour de la rue Cauchy, dans le 15e arrondissements de Paris ndlr.]. J’y ai mes habitudes, mon restaurant, mon boulanger, mon épicier… C’est toujours mieux d’avoir sa vie normale", explique-t-il au micro d’Europe1. La vie "normale" est-elle possible pour un président?
François Hollande veut y croire, et fait travailler son imagination pour échapper à la presse. Toute l’après-midi, il jouera à cache-cache avec les journalistes. On pourra voir une voiture vide partir de son domicile. Et des gardes du corps se masser autour du QG de campagne, pour faire croire qu’il allait arriver.
"Les agents de sécurité savent s’adapter"
Mais sa vie va changer quoi qu’il fasse, ne serait-ce que d’un point de vue sécurité. "Il sera maintenant accompagné matin, midi et soir ,par des agents de sécurité", raconte au micro de RTL René-Georges Querry, l’ancien patron du service de protection renforcée des hautes personnalités.
"Rien ne l’empêchera d’aller au cinéma, de se balader dans la rue, ou d’improviser des sorties", précise René-Georges Querry. "François Mitterrand adorait se balader sur les quais de Seine. Jacques Chirac sortait sans prévenir pour saluer la foule. C’est le travail des agents de s’adapter, ils savent faire. Mais on ne peut pas enfermer un chef de l’Etat dans une bulle sécuritaire."
Le couple pourrait même aller plus loin, et décider de ne pas vivre à l’Elysée. "Si c’est possible nous continuerons à vivre dans notre appartement du 15e", avait déclaré Valérie Trierweiler sur Radio Hollande. "C’est tout à fait possible d’y instaurer un dispositif qui sécurise tout l’immeuble, sans trop perturber la circulation des voisins et sans trop augmenter les coûts", assure René-Georges Querry. Le couple arrivera donc peut-être à ne pas trop sortir de son train train quotidien, et presque "normal".