La parité n'est pas passée par le Sénat. Sur les 170 sièges de la Haute assemblée à renouveler, seuls 49 ont été attribués à des femmes. Avant le scrutin de dimanche, le Sénat comptait 23,5% de femmes dans ses rangs, 80 sur 341. Elles sont désormais 77 sur 348, soit 22,1%. Un déséquilibre qui n'a pas manqué de provoquer l'ire des associations féministes au lendemain du scrutin.
"Une fois de plus, la parité passe à la trappe (...). Les médias ont largement commenté le basculement à gauche de la Haute Assemblée, fait politique inédit depuis l’entrée en vigueur de la Vème République. Pourtant, il y a une révolution qui semble bien plus malaisée à réaliser : celle de la parité", a commenté le collectif Osez le féminisme.
"La parité effective passera par l’instauration du non cumul strict des mandats, l’obligation de la parité au niveau des têtes de listes et la suppression de toutes les subventions publiques aux partis politiques qui ne respectent pas la parité", ajoute le collectif en soulignant que la loi de 2000 sur la parité est "insuffisante".
Même son de cloche chez les Marianne de la diversité. L'association a déploré dans un communiqué une "parité en berne" et les "trésors d'imagination" déployés par les "dirigeants des partis" pour "contourner l'obligation paritaire dans ce scrutin proportionnel (...).
L'une des plus jeunes sénatrice a 35 ans
Parmi les quelques nouveaux visages féminins de cette assemblée, celui de Cécile Cukierman. A 35 ans, ce professeur d'histoire géographie, membre du PCF, a été élue dans la Loire.
"Je mesure toute la responsabilité que les grands électeurs de la Loire m’ont confiée pour siéger dans une assemblée grisonnante ", a lancé Cécile Cukierman, quelques minutes après la promulgation des résultats, raconte lundi Le Progrès.
Conseillère régionale depuis 2004, elle est conseillère spéciale à l’égalité hommes-femmes depuis 2010.
Autre figure féminine nouvellement élue : Marie-Noëlle Lienemann. La sénatrice PS de Paris s'est particulièrement illustrée ses trente dernières années sur les questions de développement durable et de logement social. Elle préside ainsi depuis 2003, la Fédération nationale des sociétés coopératives d'HLM et siège au Conseil économique, social et environnemental depuis janvier 2010.
Plusieurs fois ministre, sous les gouvernements Bérégovoy en 1992-1993, puis Jospin en 2001-2002, elle anime aujourd'hui le club "Gauche Avenir" avec Paul Quilès. Marie-Noëlle Lienemann soutient Martine Aubry pour la présidentielle.