Le Medef abat ses cartes. La réforme des retraites est le prochain sujet d’ampleur sur la table du gouvernement. Le syndicat des patrons a, lui, déjà fait connaître ses ambitions : un départ à la retraite à 63 ans et une durée de cotisation de 43 ans. Face à cette intransigeance des patrons, et anticipant la grogne sociale prévisible des syndicats de salariés, le gouvernement a décidé d’accélérer, selon les informations d’Europe 1.
RDV le 18 septembre. Après une centaine de rendez-vous entre les partenaires sociaux et le cabinet de la ministre des Affaires sociales, en juillet, Marisol Touraine, se rendra à l’Elysée la semaine prochaine pour y chercher les premiers arbitrages du chef de l’Etat. Fin août s’ouvrira une nouvelle phase de concertation, plus courte. La présentation du projet de loi en conseil des ministres est prévue pour le 18 septembre.
Les petites retraites épargnées. Une accélération tactique qui répond à un objectif : endiguer l’éventuelle mobilisation syndicale dans la rue. Sur le fond, et comme l’avait déjà plus ou moins annoncé François Hollande, l’allongement de la durée de cotisation est confirmée. Il en est de même quant à la répartition des efforts entre salariés, retraités et entreprises, pour les rendre un peu moins douloureux. Pas question par exemple de grever la compétitivité des entreprises. L’augmentation des cotisations patronales sera donc très modérée. Pour les retraités, l’idée d’épargner les petites pensions est maintenue pour ne faire contribuer que les plus grosses, par exemple avec une hausse ciblée de la CSG.
Pas touche aux régimes spéciaux. Quant à l’ampleur de la réforme, "il faut faire ce qui est nécessaire pour assurer le financement à horizon 2040, mais pas plus", freine un poids lourds du gouvernement auprès d’Europe 1. Pas touche au mode de calcul de retraites des fonctionnaires, donc. Et encore moins aux régimes spéciaux, sujet explosif s’il en est. Mais à vouloir en fâcher le moins en espérant en contenter le plus, la majorité prend le risque de se voir reprocher une réforme a minima…