Retour à l’envoyeur. Marine Le Pen, qui a adressé un courrier aux préfets visant à dédiaboliser le Front national, n’aura pas trop attendu avant de recevoir sa réponse.
Daniel Canépa, le président de l’association du Corps préfectoral français, a en effet répondu mercredi à la présidente du FN, en exclusivité sur Europe 1. Pour le préfet de la région Ile-de-France, pas question d’entrer dans le jeu de Marine Le Pen, qui a convié les préfets à ne pas "redouter" une éventuelle arrivée au pouvoir de son parti.
Les préfets resteront "en-dehors" de ce débat
Les préfets sont "désireux de rester en-dehors de ce type de débat", a-t-il ainsi lancé, rappelant avant tout le devoir de réserve et de neutralité politique de ces hauts fonctionnaires.
Daniel Canépa ne veut pas être pris dans "une campagne électorale" :
"Nous sommes au service de l’Etat et d’un gouvernement démocratiquement élu", a-t-il insisté. "Nous n’avons pas à être pris en otage dans ce que je considère comme une campagne électorale", a par ailleurs martelé le représentant des préfets.
Daniel Canépa a également souligné le côté inédit de la démarche. "Je suis dans le corps préfectoral depuis plus de 33 ans. C’est la première fois que nous avons comme cela une correspondance qui nous est adressée par un responsable de parti politique", a-t-il ainsi développé.
Dans l’histoire de la Ve République, il est en effet exceptionnel qu'un chef de parti s'adresse directement aux préfets.