"Dérisoire". "Peu sincère". "Triste". "Pathétique". Attendues depuis son retour en France, les premières déclarations de Dominique Strauss-Kahn ont été jugées sévèrement par l'opposition. "J'ai trouvé que cette émission qu'on nous présentait comme inévitable était dérisoire et triste", a commenté lundi sur Europe 1 le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé. "Pour le reste, je souhaite que cette intervention clôt, une bonne fois pour toutes, un feuilleton qui n'a que trop duré" a ajouté le patron du parti majoritaire, laissant le soin à ses petits camarades de critiquer vertement la prestation télévisée de DSK.
Jean-François Copé est aussi monté au créneau pour dénoncer les sous-entendus de DSK, dimanche soir, au JT de TF1. "Un piège ? C'est possible. Un complot ? Nous verrons" avait lancé, énigmatique, l'ancien directeur général du FMI. "La théorie du complot, ça va bien, je ne peux accepter les sous-entendus", lui a répondu Jean-François Copé, lundi matin, sur Europe 1.
"J'ai trouvé cette émission dérisoire et triste" :
Sur Twitter, Jean-Pierre Raffarin n'avait pas mâché ses mots, dimanche soir, jugeant que "DSK était "plus à l'aise pour afficher sa compétence que sa sincérité". Même tonalité pour Dominique Bussereau. "Une sincérité écrite par des compères et au final, suffisance et indécence chez DSK à TF1. Dommage car il a fait rêver beaucoup de Français" a tweeté l'ancien secrétaire d'Etat aux Transports.
"Euro RSCG et ses amis ont peaufiné"
"Il était beaucoup plus sincère sur la partie économique que sur la partie vie privée" a estimé, de son côté, Valérie Rosso Debord, déléguée générale de l'UMP. Comme d'autres, la députée UMP a eu l'impression que DSK récitait son texte. "Je ne l'ai pas trouvé d'une sincérité criante. Il aurait mieux fait de s'abstenir".
La palme de la vacherie revient sans doute à Bernard Debré. "C'était extrêmement bien travaillé, Euro RSCG et ses amis ont peaufiné, il a dû répéter, répéter, répéter", a commenté le député UMP de Paris. "J'ai appris quelque chose de formidable, c'est que Nafissatou Diallo était membre de la DGSE et que c'était fomenté par Nicolas Sarkozy", a ironisé le parlementaire.
"Il n'y avait aucune spontanéité"
Un avis partagé par Marine Le Pen et Hervé Morin. "Il n'y avait absolument aucune spontanéité dans ces déclarations. Il n'a retrouvé sa spontanéité que quand il a commencé à parler de politique. Les artifices de communication étaient tellement visibles qu'on n'arrivait pas à y croire", a déclaré la présidente du Front national". J'ai vraiment vécu ça comme une interview totalement préfabriquée, où l'émotion était enfouie sous la communication", a renchérit l'ancien ministre de la Défense.