En tant que député du Pas-de-Calais, Jack Lang a suivi de près l’expulsion dimanche de migrants qui s’étaient installés dans un hangar loué par des associations près de Calais. Une expulsion que le socialiste approuve. "Non à la résurrection d’un nouveau Sangatte, surtout dans un hangar qui présentait de graves dangers pour la sécurité", a-t-il d’abord lancé sur Europe 1 lundi matin. "Mais en même temps, oui, deux fois oui pour la création d’un véritable Samu social. Il n’est pas normal que la puissance publique n’exerce pas un devoir d’humanité. En ce moment, des jeunes meurent de froid, souffrent, et s’il n’y avait pas les associations, ils mourraient de faim."
"Je comprends parfaitement la lutte contre les passeurs, qui entretiennent à grands frais l’illusion des migrants sur le trajet vers l’Angleterre", a poursuivi l’ancien ministre de l’Education. Mais je ne comprends pas que l’Etat paraisse indifférent à l’égard de la souffrance, du malheur de ces personnes, des jeunes en particulier. On pourrait leur offrir une formation professionnelle, un toit provisoirement." Et l’élu socialiste de lancer un appel à son ancien camarade Eric Besson : "Eric, tu ne peux pas laisser ces personnes vivre dans le froid, dans l’insécurité aussi."
L’interview de Jack Lang sur Europe 1 :
Eric Besson qui est à nouveau visé par Jack Lang quand il évoque le débat sur l’identité nationale, qui fait lundi l’objet d’un séminaire gouvernemental à Matignon. "Il n’est que temps de clore un débat qui n’aurait jamais dû être ouvert", a estimé le député du Pas-de-Calais. "C’est un débat qui a dérivé, qui a montré du doigt des millions de Français qui appartiennent à la communauté nationale. Finissons-en, passons à autre chose, et surtout attaquons-nous aux vrais problèmes d’aujourd’hui : la situation à l’école, les inégalités sociales et toute une série d’autres réformes à entreprendre, plutôt que chercher à créer la dispersion, et éventuellement l’inquiétude et l’exclusion par un débat qui n’a ni queue ni tête."
Enfin, Jack Lang a évoqué le cas des professeurs d’un lycée de Vitry, qui refusent de reprendre les cours près d’une semaine après l’agression d’un élève de 14 ans. "Je les comprends comme je comprends beaucoup de professeurs en France, qui ont le sentiment d’être délaissés par l’Etat", a déclaré Jack Lang. "Nous sommes le pays d’Europe dans lequel l’encadrement moyen est le plus faible. Il faut que l’école redevienne une priorité nationale. On a supprimé en cinq ans 50.000 postes de professeurs."