Des hommes politiques, les Fralib en ont vu défiler ces derniers mois. Après Jean-Luc Mélanchon, François Hollande est attendu de pied ferme lundi pour débattre de l’avenir de l’industrie, des délocalisations et du poids des multinationales. Car pour les 182 salariés de l’usine qui fabrique les thés Lipton et les infusions Elephant à Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, les premières lettres de licenciement partiront le 31 juillet.
"C’est clair que nous, on veut des choses concrètes. On veut des actes. On ne veut pas que des paroles et une visite", prévient sur Europe 1 Gérard Cazorla, secrétaire du comité d'entreprise de Fralib. "Si ce n'est que pour venir nous voir et dire deux mots pour la campagne électorale, ça ne nous intéresse pas. Nous ce que l’on veut, c’est qu’il prenne conscience des problèmes que l’on a et ce qu’il va faire après", conclut-il.
Le message est donc clair. Dans la perspective de la campagne présidentielle pour 2012, les questions très précises sur les ouvriers seront à l'ordre du jour de la visite du candidat Hollande.
"On marche sur la tête"
"Vous êtes à l’Elysée, qu’est-ce qui se passe concrètement en 2012 pour lutter contre ces multinationales qui n’arrêtent pas de délocaliser ?", souligne Olivier Leberquier, délégué CGT Fralib. "J’ai parlé de la défiscalisation, qu’est ce qu’on fait pour interdire les licenciements boursiers ?", poursuit le syndicaliste.
"On sait qu’on a une entreprise Unilever qui en 2010 déclare faire 4,3 milliards de bénéfices. On marche sur la tête et qu’est-ce que concrètement les gens qui arriveront au gouvernement mettront en place pour empêcher que cela se fasse ?", conclut Olivier Leberquier.
Après 119 ans de production, la fermeture de la seule usine en France à produire les thés Lipton et les infusions L'Elephant reste programmée pour la fin de l’année 2011.