Au cours de leur entretien individuel dans les bureaux de l’Élysée, Nicolas Sarkozy a entre autres remis à François Hollande, son successeur à la tête de l’État, les codes nucléaires. Qu’un grand secret presque impénétrable entoure. Europe1.fr vous en dit plus.
Une transmission en deux temps. Pendant cette entrevue privée, "les deux présidents se passent les codes nucléaires, en présence d’un chef d’État-major particulier", actuellement le général Benoît Puga, détaille un expert militaire.
Mais la procédure est en réalité plus longue, et la transmission approfondie a lieu ensuite lors d’une discussion entre le nouveau Président et le chef d’État-major, généralement au PC Jupiter, sous l’Élysée, le cœur du système de commandement.
Des codes partagés et changeants. Selon un connaisseur du dossier, "le président de la République n’est pas tout seul à avoir le code", et il n'y aurait d'ailleurs pas un seul, mais plusieurs codes, correspondant aux différents objectifs possibles et au degré de réplique qui aurait été décidé.
Par ailleurs, ceux-ci changeraient régulièrement grâce à un système informatique. Dans tous les cas, afin d’identifier formellement le chef de l’État au moment où celui-ci donnerait l’ordre, plusieurs systèmes d’identification, notamment biométriques, sont en place.
Le mythe de la mallette noire. Outre la "clé" portée autour du cou, qui n’a jamais existé, un des grands mythes liés à l’arme nucléaire est celui de la mallette noire qui accompagne réellement, elle, le chef de l’État dans chacun de ces déplacements.
Mais, selon les experts, elle contient simplement un système de communication sécurisé qui permet de joindre le Président où qu’il se trouve.
Continuité et dissuasion. Tout ce dispositif a un but avoué : assurer "une continuité permanente de l’arme nucléaire", quel que soit l’endroit où se trouve le président de la République. Cette continuité est un pan de la "dissuasion nucléaire", au même titre que le "secret absolu" entourant ces fameux codes.
La dissuasion nucléaire française repose sur deux composantes : sous-marine, avec quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, et aérienne, avec des avions de chasse, également porteurs de charges nucléaires, basés à Istres, dans les Bouches-du-Rhône, et Saint-Dizier, en Haute-Marne. Durant la campagne électorale, François Hollande a confirmé qu’il conserverait ces deux pans.