Revenu citoyen, Parlement amaigri, cités scolaires : Dominique de Villepin a détaillé jeudi un vaste projet pour la France. Sans toutefois officialiser ses intentions pour 2012. Pour l’essentiel, le programme de l’ancien Premier-ministre est teinté d’accents gaullistes, mais aussi socialistes.
Dans la surenchère sociale
La principale proposition de son projet réside, en effet, dans la création d'un revenu citoyen de 850 euros par mois pour tous ceux qui ne disposent pas de ressources. Coût du projet : 30 milliards d'euros, financés par la croissance et une hausse des impôts pour les 3% de Français les plus riches.
Le volet social de son projet ne se limite pas à cela : Dominique de Villepin entend également créer un service public bancaire et service public du logement, avec encadrement des loyers pour les classes moyennes.
Et ce n’est pas tout, l’ancien Premier ministre souhaite établir un "statut du citoyen" avec obligation de voter, de payer des impôts même de façon symbolique et un service citoyen pour les jeunes de 18 à 25 ans qui effectueront des tâches d'intérêt général.
Enfin, en matière d'éducation, Dominique de Villepin propose des "cités scolaires" qui réuniront tous les enfants de 3 à 18 ans.
Un nouvel ordre économique
Sur le plan économique, Dominique de Villepin juge "non réaliste" de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013, comme le prévoit le gouvernement. Il avance la date de 2017.
Son plan prévoit aussi une TVA "3E" (emploi, environnement, exportation) calculée "en fonction des critères écologiques de production". Est également envisagé un "Grenelle de l'énergie" débouchant sur un référendum consacré à la place des énergies, notamment nucléaire, à l'horizon 2030.
Les équilibres républicains
Dernier axe de son programme : la "refondation des pouvoirs". Elle passe par un gouvernement réduit "à 8 ou 10 ministères capables d'assumer des décisions fortes et une certaine continuité de l'action", un Parlement réduit d'un tiers, la création de "huit grandes régions métropolitaines" avec à leur tête un président élu au suffrage universel direct et la création, dans les grandes villes, d'un nouvel échelon de décision, la métropole.
Au chapitre diplomatique, l'ancien ministre des Affaires étrangères, connu pour avoir refusé d'engager la France dans la guerre en Irak, propose un retrait rapide des troupes françaises d'Afghanistan et une sortie du commandement intégré de l'Otan et envisage, rien de moins, que de changer "notre regard sur le monde".
Pour présenter ce projet, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac n'a pas attendu le procès en appel de l'affaire Clearstream, prévu en mai, un épisode judiciaire qui a cristallisé son animosité envers Nicolas Sarkozy. Sa déclaration officielle de candidature est, elle, en revanche, hypothéquée par l'issue de ce procès. Elle pourrait intervenir le 19 juin prochain, date anniversaire de la création de son parti République Solidaire.