Il est toujours aussi impopulaire - même si sa courbe frémit positivement -, mais ça va mieux pour Jean-François Copé. Sorti sonné du feuilleton tragicomique de l’UMP, le président élu a désormais enfilé son costume de chef de l’opposition.
Une prise de leadership. Son ambition première est en passe d’être réussie : mettre un mouchoir sur le psychodrame de l’UMP et rassembler une famille morcelée. Selon lui, "l'objectif est atteint. Il n'y a pas un seul couac, j'ai déployé tous les efforts pour mettre tout le monde autour de la table". "Copé est très actif, il tient bien la machine", reconnaît un soutien de François Fillon. "Jean-François Copé a su mettre le parti en ordre de marche", se félicitait récemment Philippe Rapeneau, secrétaire départemental du Pas-de-Calais qui avait soutenu l’ancien Premier ministre, quand Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, resté neutre dans la bataille, juge que "ça marche plutôt bien".
Si les fillonistes s’inquiètent toujours de l’organisation du futur scrutin pour la présidence du mouvement, Jean-François Copé a donc su prendre la main et endosser le costume du patron. Dimanche, c’est lui qui est venu aux 20h de TF1 pour marteler une énième fois son envie d’ "un big bang économique". Et cette semaine, il ira dans l’Oise soutenir Jean-François Mancel, député UMP sortant, avant d’animer un séminaire sur la fiscalité jeudi prochain et de recevoir samedi les cadres du parti en vue des municipales de 2014, son grand objectif. Mais avant ça, l’élu de Meaux aura droit à son grand oral à l’Assemblée nationale.
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Une motion de censure. Après l'apparente pacification à l’UMP, c’est la deuxième marche de l’opération reconquête de Jean-François Copé. Le patron de l’UMP sait que la bataille est perdue d’avance, mais c’est sa seule arme pour peser dans le débat puisque l’UMP n’a pas de capacité de nuisance à l’Assemblée nationale - où la majorité est solide -, et n’a plus la parole au Sénat, où elle en est réduite à compter les points entre le PS et le PCF. Cette motion de censure, qu'il présentera mercredi, c’est donc l’un des seuls outils qui lui est offert pour prendre à témoin l'Assemblée, l’opinion, et acter un désaccord de manière solennelle. Et montrer à tous qui est le seul chef de l’opposition.
Or le défi est risqué, comme l’a souligné lundi matin notre éditorialiste politique, Caroline Roux : "si l’ensemble de l’UMP n’est pas au garde à vous, l’initiative aura juste servi à remettre Jean-Marc Ayrault en scène, lui qui espère bien opérer un retour en force", a-t-elle estimé.
Une victoire électorale. Même si elle est tout sauf une surprise tant la droite est à son aise sur ces terres, la victoire de l’UMP dans la législative partielle de l’Oise, dimanche soir, est un motif de satisfaction pour Jean-François Copé. C’est sa première victoire en tant que patron du principal parti d’opposition. Rien d’anodin, donc. "Les Français ont envoyé un signal sévère à François Hollande et à la gauche : ils n'en peuvent plus de ce gouvernement en échec, dont la marque de fabrique est la hausse aveugle des impôts et l'explosion dramatique du chômage. Ils veulent tout de suite une autre politique", a-t-il estimé dans un communiqué diffusé dès dimanche soir. "C'est un vote sanction pour le gouvernement en place. Les électeurs de gauche ne se sont pas déplacés, ceux qui l'ont fait ont voulu sanctionner le gouvernement", a renchéri son ami Christian Jacob, lundi matin, sur Europe 1. A l’UMP, on se frotte les mains. Et on compte bien enfoncer un peu plus encore le gouvernement.