C'est avec détermination que le parti frontiste entend mener la bataille des élections législatives de juin prochain. Forte de la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, Marine Le Pen mise beaucoup sur ce "3e tour" et entend convaincre un maximum de sympathisants UMP.
"Nous appelons les électeurs qui ont voté Nicolas Sarkozy à rejoindre le 'rassemblement bleu marine', en tout cas dans les urnes, pour qu'il y ait à l'Assemblée un groupe parlementaire Front national qui permette de défendre les idéaux patriotiques", a lancé Louis Aliot, le numéro deux du parti, lundi, sur France Info.
Copé, Bertrand, Kosciusko-Morizet : "wanted"
"Aucun cadeau ne sera fait à ceux qui ont dit qu'ils préféreraient le PS au FN en cas de duel aux législatives", glisse un cadre frontiste. Un avertissement, qui semble sonner comme une conquête. Le parti de Marine Le Pen aurait en effet d'ores et déjà sept figures sarkozystes dans sa ligne de mire, parmi lesquelles Jean-François Copé à Meaux, Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'Essonne et Xavier Bertrand dans l'Aisne. En effet, François Hollande est arrivé en tête dans leurs circonscriptions dimanche. De plus, Marine Le Pen y a fait de bons scores au premier tour. Des triangulaires pourraient donc mettre en péril ces sortants.
D'autres cibles sont également citées par un proche de l'ex-candidate : François Fillon, Claude Guéant, Christian Estrosi et Rama Yade. Un seul bémol : dans leurs circonscriptions le rapport de force n'est pas favorable au FN.
NKM "va être servie"
Bruno Gollnisch a confirmé mardi midi qu'il y avait bien une "liste noire de personnalités qui ont déclaré explicitement qu'elles préféraient un candidat socialo-communiste au Front National". Le candidat FN dans le Var cite en premier "Nathalie Kosciusko-Morizet, qui va être servie".
Le candidat frontiste juge que ces personnalités "sont responsables de l'exclusion scandaleuse du Front national dans la représentation nationale, ce Parlement où nous n'avons ni député ni sénateur pour porter la souffrance et les espérances des 6,5 millions d'électeurs qui ont voté Marine Le Pen".
Vengeance ?
"Avoir un groupe, soit quinze députés, ça sera très dur", avoue un autre cadre du parti. C'est pour cela que le FN compte beaucoup sur les terres de droite. Dans ces circonscriptions, le parti estime avoir les meilleures chances de décrocher quelques élus. Mais le parti tentera tout de même de ratisser le plus large possible afin de réunir les quinze députés nécessaires à sa représentation à l'Assemblée.
Et si un cadre assure qu'il ne s'agit aucunement "d'une logique de vengeance", le Front national ne bouderait pas son plaisir s'il contribuait à la défaite d'une de ces personnalités. Et pour cause, concernant l'entrée au Palais Bourbon, un stratège frontiste admet que "le scrutin majoritaire fait tout pour nous barrer la route".
La présidente du Front national, Marine Le Pen, présentera la semaine prochaine ses 577 candidats à la presse.