Les temps sont durs pour les députés UMP. Entre la défaite aux cantonales, le départ annoncé de Jean-Louis Borloo et les mauvais sondages qui s’accumulent, sans compter les dissensions internes, les élus du parti majoritaire feront grise mine au moment d’être accueillis mercredi à l’Elysée pour leur rendez-vous mensuel avec Nicolas Sarkozy. Et ils attendent de Nicolas Sarkozy, à l’issue de deux heures de questions-réponses, des gestes forts à un an des élections présidentielle et législatives.
Le premier de ces gestes attendus est que le chef de l’Etat annonce clairement sa candidature pour un second mandat, histoire de tuer dans l’œuf les ambitions rivales. "J’aimerais bien qu’il sorte un peu du bois pour que tous ceux qui disent : ‘on y va, on y va, on y va’, puissent savoir à ce moment-là qu’ils iront contre Nicolas Sarkozy", suggère ainsi à Europe 1 le député de Paris Bernard Debré, qui ne tarde pas à se faire plus précis. "Je pense par exemple à Borloo".
"Erreur de diagnostic"
Les députés UMP attendent aussi de Nicolas Sarkozy qu’il ne s’enferme pas dans les thèmes régaliens, comme la sécurité ou la lutte contre l’immigration, au risque de perdre ses électeurs les plus modérés.
"Il n’y a pas que le problème de l’immigration dans ce pays. On peut focaliser là-dessus, on peut toujours avoir peur de l’autre. Je ne dis pas que ce n’est pas un problème, je dis que ce n’est pas le seul problème", analyse le député radical Jean Leonetti. "Vouloir penser que tous les maux viennent de l’immigration clandestine ou même de l’immigration légale, c’est une erreur de diagnostic. Et on paye toujours les erreurs de diagnostic, en politique comme en médecine".
Enfin, sur fond de hausse des prix des matières premières et de l’énergie - essence, gaz, électricité - une partie de ses troupes voudra rappeler à Nicolas Sarkozy qu’il s’était engagé à être le président du pouvoir d’achat, et qu’il ne reste plus beaucoup de temps pour en faire la démonstration.