Exit les "emplois-jeunes", bonjour les "emplois d'avenir". Le ministre du Travail, Michel Sapin, a présenté mercredi en Conseil des ministres le projet de loi pour la création des "emplois d'avenir", destinés aux jeunes les plus fragiles, sur fond d'une nouvelle envolée du chômage en juillet. Europe1.fr vous fait les présentations.
• Quel est l'objectif de ces contrats d'avenir ? Il s'agit de donner "un vrai boulot" à une partie des "400.000 jeunes de moins de 25 ans dans la galère", a souligné Michel Sapin. Il ne s'agit pas avec ces nouveaux emplois aidés "de brader", de "faire du chiffre", mais d'un dispositif avec "un accompagnement renforcé" et "la possibilité d'une formation" pour que les jeunes concernés aient au final "le bagage professionnel pour réussir", a-t-il argumenté.
• A qui s'adressent ces contrats d'avenir ? A la différence des "emplois-jeunes" de l'ère Jospin, dont ils s'inspirent, ces futurs contrats seront destinés aux 16-25 ans "sans qualification ou peu qualifiés" et "prioritairement dans les zones urbaines sensibles". Les jeunes non qualifiés "de zones rurales extrêmement éloignées" seront aussi concernés. Pour les moins qualifiés, notamment les 120.000 jeunes sortant chaque année du système scolaire sans diplôme, le taux de chômage dépasse les 40%.
• Pourquoi l'Education nationale est-elle concernée ? Une dérogation est prévue pour l'Education nationale qui pourra embaucher, sur trois ans, 18.000 étudiants boursiers à bac+2 se destinant à l'enseignement, sorte de "pré-recrutement". Ces derniers travailleront à mi-temps pour financer leurs études et préparer les concours d'enseignant.
• Combien de personnes devraient en bénéficier ? Le projet, qui sera le premier texte soumis aux députés fin septembre, vise la création de 150.000 contrats sur trois ans, dont 100.000 en 2013.
• Quelle forme prendront ces contrats ? Il s'agira de CDD ou de CDI, mais Michel Sapin n'a pas donné plus de précisions.
• Quels secteurs sont concernés ? Le dispositif doit se concentrer "dans des activités d'avenir ou dont l'utilité sociale est avérée": filière verte, secteur social, services à la personne, filières numériques, tourisme. Il s'agit essentiel d'emplois dans le secteur public, mais le secteur privé sera aussi concerné, avec néanmoins des aides moins élevées. Le gouvernement espère qu'un certain nombre d'emplois seront pérennisés une fois l'aide publique épuisée.
• Quand ce dispositif entrera-t-il en application ? "Les premiers contrats pourront avoir lieu avant le premier janvier prochain" si tous les acteurs, services de l'Etat et futurs employeurs "font chauffer le moteur", a précisé Michel Sapin. Le gouvernement "a travaillé pendant l'été" et les décrets d'application suivront "dans les semaines immédiates" après l'adoption définitive par le Parlement, qui devra avoir lieu avant la fin de sa session extraordinaire, a-t-il précisé.
• Quelle sera la facture pour l'Etat ? L'Etat subventionnera (à hauteur de 75% du Smic) ces contrats, généralement à temps plein. Selon les premières estimations, les "emplois d'avenir" devrait coûter à l'Etat 1,5 milliard d'euros par an.
• Quelle différence avec les "emplois jeunes" ? A la différence du dispositif instauré sous Lionel Jospin, "nous ciblons les jeunes en très grande difficulté de recherche d'emploi" et "dans les zones où le chômage est très accentué", "le coeur du chômage des jeunes", a plaidé Michel Sapin.
• Qu'en pensent les partenaires sociaux ? Pour le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly ce type de contrats aidés "est une réponse, mais ne règle pas le problème du chômage". Quant à la présidente du Medef, Laurence Parisot, elle juge le dispositif "pas terrible".