Il y a trois semaines, Fadela Amara est encore une fois montée au créneau pour défendre son plan banlieue. La secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville a écrit directement à François Fillon : zones urbaines sensibles, contrats urbains de cohésion sociale, sur tous ces sujets, "essentiels pour les banlieues, le gouvernement n’a pris aucune initiative", déplore t-elle dans sa lettre.
Avec plusieurs mois de retard, le Premier ministre a installé mardi le nouveau Conseil national des Villes, en présence de la secrétaire d’Etat et d'Eric Woerth, ministre des Affaires sociales. François Fillon a également annoncé mardi un projet de loi pour 2011 afin de réformer la politique de la ville.
"Elle ne sert à rien"
Une illustration de l’impuissance de l'ancienne présidente de Ni Putes Ni Soumises ? Pour ses détracteurs, cela ne fait aucun doute. "Elle prouve qu’elle ne sert à rien" confie un proche du dossier. Pas de budget, pas d’autorité, un cabinet qui change tous les mois, Fadela Amara n’a pas la main, tranchent ses ennemis.
Un bilan symbolique
"Faux" répondent les proches de la secrétaire d’Etat. "Sa plus grande victoire, c’est qu’aujourd’hui tout le monde parle des banlieues, même quand elles ne crament pas" résume l’un de ses soutiens. A l’Elysée, on souligne qu’il n’y a pas eu d’émeutes majeures depuis son entrée au gouvernement.
Mais son bilan est surtout symbolique. La preuve : son plan banlieue ne fait même pas l’objet d’un chapitre dans le livre anniversaire publié par l’Elysée pour fêter les trois ans de présidence Sarkozy.