Mariage gay: fin du marathon des députés

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Sophie Amsili avec AFP , modifié à
L'ESSENTIEL - Ils ont achevé le débat sur le projet de loi après 110 heures de discussions.

Terminé ! Après 110 heures de discussions sur 24 séances et l'examen de 4.999 amendements, les députés ont terminé de débattre du projet de loi sur le "mariage pour tous" dans la nuit de vendredi à samedi. L'ultime séance a été levée à 5h40. Le projet de loi devient ainsi le septième texte le plus longuement débattu de la Vème République. Le vote solennel aura lieu mardi après-midi, avant un examen au Sénat à partir du 18 mars

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Sur Twitter, le premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir a félicité les députés de son parti "qui ont mené une grande bataille parlementaire pour l'égalité !"

Dernier vote. Dans leurs ultimes travaux, les députés ont voté un article interdisant toute mesure de sanction, licenciement ou discriminatoire contre un salarié marié avec une personne de même sexe ayant refusé une mutation géographique dans un Etat incriminant l'homosexualité. Ils l'ont élargi aux salariés liés par un Pacs avec une personne du même sexe, via un amendement PS.

Les socialistes sont sortis ensemble. Yeux cernés, visages pâlis par la fatigue mais sourires aux lèvres, Claude Bartolone, les ministres de la Justice, Christiane Taubira, et déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, sont sortis ensemble de l'hémicycle, suivis par les élus socialistes.

"Après l'effort, le réconfort : petit dej' à la buvette de l'Assemblée avec Christiane Taubira", tweete Jérôme Guedj, député PS de l'Essonne.

L'UMP s'est battue jusqu'au bout. Tout au long de la dernière séance, l'UMP a persisté et signé dans sa guérilla, défendant des centaines d'amendements de suppression identiques des articles, réclamant encore l'avis du Conseil d'Etat sur le texte et dénonçant les projets "masqués" sur la PMA et la GPA. Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a exprimé sa "tristesse" car la majorité a, selon lui, en s'en "prenant à l'institution du mariage voulu satisfaire des désirs d'adulte au détriment du droit de l'enfant". "Notre bataille a permis que l'opinion connaisse les dangers de votre ciruclaire qui porte à la reconnaissance de la GPA" (gestation pour autrui, mères porteuses) et "une victoire parce que nous vous avons fait reculer sur la PMA" (procréation médicalement assistée), a-t-il lancé.

Le clash. Quant à la légalisation de mariage entre personnes du même sexe contractés à l'étranger avant l'entrée en vigueur de la loi sur le mariage homosexuel en France, très attaquée par l'UMP, elle a provoqué un coup de chaleur à gauche. Lançant notamment à l'UMP qu'"avec vous (...) être homosexuel, étranger et vouloir se marier, il faut quand même pas exagérer", l'écologiste François de Rugy s'est vu reprocher des propos "minables et indignes" par l'UMP, qui a réclamé des excuses. Il a fini par exprimer des regrets. Comme d'autres UMP, Marc le Fur avait affirmé plus tôt que l'article constituait "une porte ouverte de plus à l'immigration clandestine". Arguments récusés par Mme Taubira.

Et maintenant ? Lors du vote solennel des députés, mardi, la gauche, à l'exception de quelques élus, votera "avec fierté" ce qu'elle juge comme un "progrès pour l'égalité des droits".  Du côté de la droite, seuls deux élus UMP ont annoncé qu'ils voteront pour, deux autres qu'ils s'abstiendront, trois députés UDI qu'ils voteraient pour. Puis "le combat va continuer", a prévenu Christian Jacob, évoquant la manifestation du 24 mars et l'examen au Sénat. Alors que le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, a jugé "possible" d'y adopter un texte conforme à celui de l'Assemblée, le chef de file des députés PS Bruno Le Roux a affirmé vendredi que l'objectif n'était "pas un vote conforme à tout prix".Un texte conforme permettrait néanmoins à la majorité d'éviter un deuxième épisode du psychodrame au Palais Bourbon.