"C'est à la fois un coup médiatique et un ballon d'essai". Jean-Luc Romero, conseiller régional d'Île-de-France et ex-secrétaire national UMP aujourd'hui apparenté PS, ironise sur la future prise de position de Nicolas Sarkozy sur le mariage gay, annoncée par Libération, vendredi matin. "Je crois que tout cela ne va pas aller très loin", pronostique l'ex-secrétaire national UMP aujourd'hui apparenté PS, rappelant qu'en 2006 Nicolas Sarkozy avait fait des promesses "en direction des homosexuels", qu'il n'a jamais tenues, en défendant un "contrat d’union civique". Une proposition à laquelle le candidat Sarkozy avait fini par renoncer devant la levée de boucliers dans son propre camp.
"Il veut séduire les homosexuels"
"Les élections approchent, il essaie de se donner une autre image pour séduire les homosexuels, comme il l'avait réussi en partie lors de la dernière élection", analyse Jean-Luc Romero. Avant de conclure : "Aujourd'hui, il faut être honnête : un gay qui vote conservateur, c'est comme une dinde qui vote pour Noël".
"Je crois que tout cela ne va pas aller très loin" :
Une analyse partagée par le maire de Paris Bertrand Delanoë, qui a rappelé, vendredi matin, sur Canal+ à Nicolas Sarkozy "qu’il était candidat depuis 5 ans". "Il n’arrête pas d’agiter des sujets purement électoralistes sur des sujets sérieux", a déploré l’élu socialiste.
Bertrand Delanoë pointe le bilan de Nicolas Sarkozy :
Pour Christine Boutin, cette prise de position, si elle est confirmée, signerait définitivement sa "rupture" avec Nicolas Sarkozy. "Tout le monde connaît ma position. Je ne suis pas favorable au mariage gay ni à l’adoption et je tiendrai bon jusqu’au bout", a martelé vendredi sur Europe 1 la présidente du Parti chrétien-démocrate et candidate à la présidentielle.
Boutin évoque "une rupture" avec Sarkozy :
"Il y a effectivement un certain nombre de députés UMP qui font beaucoup de forcing et dont le projet numérique a reçu l’adoubement de Bruno Le Maire", croit savoir la candidate à la présidentielle. Le ministre du Logement Benoist Apparu et une dizaine d’autres parlementaires de la majorité ont rendu public jeudi un recueil numérique de propositions, intitulé Chapitre2012.fr. Parmi les mesures défendues, on trouve celle de la secrétaire nationale de l’UMP chargée de l’Enseignement supérieur, Françoise Guégot, qui suggère "une union civique pour les couples de même sexe".
Quelques heures après la "une" de Libération, l’Elysée a pris soin de corriger le tir. Par la voix de la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, le président très probable candidat a fait savoir qu’il n'avait "pas changé d'avis sur le mariage homosexuel" auquel il restait "défavorable" mais qu’il restait favorable à une "union civile" pour les homosexuels.