La France ne renoncera pas à l'énergie nucléaire. La ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a affirmé dimanche lors du Grand Rendez-Vous Europe 1-Le Parisien Aujourd'hui en France que "le nucléaire fera partie du bouquet énergétique pendant des décennies au niveau mondial". Selon elle, la place du nucléaire en France "n'a pas à se négocier".
"La France qui a un haut niveau d'exigence en matière de sécurité et de sûreté nucléaire est investie et c'est bien qu'elle le reste", a précisé la ministre de l'Ecologie après avoir regretté qu'Eva Joly, candidate d'Europe-Ecologie-Les Verts ait critiqué le système français lors de son voyage à Fukushima au Japon.
"On parle de réduire la part du nucléaire dans le mixe énergétique français. Ça se fait naturellement avec le Grenelle de l'environnement. Quand on dit en 2020, le Grenelle de l'environnement prévoit 23% d'énergies renouvelables dans le mixe énergétique en tout et un peu plus dans l'électricité, ça veut dire qu'on réduit la part du nucléaire.
Eva Joly et le PS en ligne de mire
"Mais on le fait en faisant monter une autre industrie nationale, celle des nouvelles technologies", a-t-elle rappelé en refusant d'avoir une "approche idéologique sur ces sujets".
"Je ne suis pas engagée dans une discussion électoraliste avec les Verts dans laquelle on échange des circonscriptions contre des points de parts du nucléaire dans le mixe énergétique", a déploré NKM en ciblant le Parti socialiste et les écologistes.
"Je ne suis pas engagée dans une discussion électoraliste avec les Verts" :
"Les énergies renouvelables peuvent créer de l'emploi et de la compétitivité pourvu qu'on fasse de bonnes politiques publiques", a insisté la ministre en précisant que "le bon niveau nucléaire, c'est la base de ce qui reste quand on a créé de l'emploi et de la compétitivité avec les énergies renouvelables en France".
NKM dénonce les "approches idéologiques"
Enfin, la ministre de l'Écologie a lancé une dernière charge contre le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2012, François Hollande.
"Vous pouvez pensez ce que vous voulez du nucléaire, être pour, être contre. Je n'aime pas trop quand on a des approches idéologiques sur ces choses-là. La sûreté nucléaire ne se négocie pas, elle ne se discute pas", a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet.
"La sûreté nucléaire ne se discute pas" :
Dans la ligne de mire de la ministre de l'Écologie, le programme du PS qui "met en péril" la sûreté nucléaire en France. "Je pense que sous-investir dans le nucléaire est un risque pour la sûreté nucléaire", a insisté NKM.
"Je pense que ne donner comme horizon au nucléaire que la discussion sur le nombre de centrales qu'on va fermer, c'est déplacer le débat. Et, peut-être laisser dans l'ombre les questions de sûreté nucléaire. Pour moi aujourd'hui l'enjeu, après Fukushima, c'est de savoir si nous devons changer notre système. Nous devons apprendre de Fukushima", a conclu la ministre.