L'INFO. "Vous avez (encore) un message". Après l'avertissement virulent d'Arnaud Montebourg vendredi matin sur Europe1, une autre ministre, Fleur Pellerin, met, elle aussi, en garde dans le Journal du dimanche le patron de Numericable, Patrick Drahi , résident fiscal suisse, de rapatrier sa résidence fiscale dans l'Hexagone. Si Numericable coiffe bien Bouygues au poteau dans la course pour avaler SFR, Patrick Drahi serait à la tête du deuxième opérateur de télécoms en France. Une situation incompatible, pour le gouvernement, avec un statut d’exilé fiscal.
Pellerin demande au patron de Numericable, Patrick Drahi, de revenir en France. http://t.co/ljZ9TEUiMO#JDD— Le JDD (@leJDD) 15 Mars 2014
Une suggestion appuyée... Tout en se défendant d'être "inspectrice des impôts", la ministre déléguée à l'Economie numérique a envoyé un appel du pied évident à Patrick Drahi, installé en Suisse, pour qu'il rapatrie ses avoirs en France. "Si Patrick Drahi devient le deuxième opérateur de télécoms en France, il serait logique qu'il rapatrie sa résidence fiscale en France et gère ses affaires depuis Paris", a fait valoir Fleur Pellerin.
Si le rachat devait aboutir, "Monsieur Drahi devra faire des efforts", estime la ministre qui juge que les télécoms sont un "secteur sensible". "Racheter SFR lui donnera des responsabilités dont il est conscient", a insisté la ministre. Patrick Drahi, qui a bâti son holding Altice à force d'acquisitions opportunes dans le câble, est actuellement installé à Genève.
« Mon rôle est de veiller à ce que Numericable inscrive un engagement de maintien de l'emploi dans sa licence » pic.twitter.com/b5UrbdxryV— Fleur Pellerin (@fleurpellerin) 16 Mars 2014
... dans la lignée de celle de Montebourg. Même si le groupe Numericable est, lui, immatriculé et coté en France, le statut de résident fiscal suisse de Patrick Drahi ainsi que la cotation de sa holding à Amsterdam semblent particulièrement irriter le gouvernement, Arnaud Montebourg en tête.
Dès vendredi sur Europe1, le ministre du Redressement productif, dans des termes moins mesurés que ceux de Fleur Pellerin, avait demandé des comptes au milliardaire franco-israélien : "il va falloir que Monsieur Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France, et donc nous avons des questions fiscales à lui poser", avait souligné celui qui affichait son soutien à l'offre de Bouygues sur SFR. Message(s) reçu(s) ? On le saura bientôt.
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