La patronne des patrons prend-t-elle ses distances avec Nicolas Sarkozy ? Laurence Parisot a beau jugé "extraordinaire" le bilan du président sortant et se montrer critique concernant le programme de François Hollande, elle sait trouver des qualités au candidat socialiste. La patronne du Medef a ainsi salué jeudi, sur France 2, l'importance donnée par François Hollande au dialogue social. Pourtant vilipendée par le PS pour son engagement supposé en faveur de Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle, Laurence Parisot n'hésite pas, dans le même temps à exprimer quelques réserves s'agissant de la conception du dialogue sociale du président-candidat.
"Approche tout à fait intéressante"
"L'approche de François Hollande sur le paritarisme, sur la place et l'autonomie du dialogue social est une approche que nous trouvons tout à fait intéressante", reconnaît Laurence Parisot.
La patronne des patrons ne se montre pas avare en compliments, jugeant "tout à fait sain" le "regard" et la "capacité" du socialiste "à considérer qu'il peut y avoir une autonomie, une responsabilisation accrue du dialogue social".
La "vocation du Medef" ? "Travailler avec tout gouvernement "
Les deux favoris dans la course à la présidentielle n'ont pas, il est vrai, l'intention d'aborder le dialogue social de la même façon. Le favori des sondages prévoit une grande négociation sociale s'il est élu le 6 mai, alors que Nicolas Sarkozy menace les partenaires sociaux de légiférer d'autorité sur les questions sociales. Interrogée sur les attaques de Nicolas Sarkozy contre les corps intermédiaires, Laurence Parisot les juge "assez étrange(s)", soulignant qu' " il y a des succès issus de ce travail entre syndicats et patronat qui ont été ratifiés, approuvés et même encouragés par le gouvernement",
La présidente du Medef rappelle au passage que la vocation de son organisation est "de travailler avec tout gouvernement, quel qu'il soit".
Enfin, si elle estime toujours que Nicolas Sarkozy a accompli "un boulot extraordinaire en intensité, en quantité et sur un certain nombre de choses extrêmement bénéfiques pour les entreprises", Laurence Parisot l'assure : elle ne s'engagera "pas sur l'avenir" et rappelle qu'il ne revient pas "à des organisations professionnelles (comme le Medef) d'être partisans."