Il ne faut pas faire les "Hollandettes!", a prévenu mercredi la sénatrice socialiste Nicole Bricq, questionnée par Public Sénat sur la mise en œuvre de la parité dans le futur gouvernement. Qu'entend-elle donc par là ?
"Si on a les Sarkozettes bis et les Juppettes bis, ce n’est pas bien"
La sénatrice faisait référence aux "Juppettes", surnom donné aux douze femmes nommées dans le premier gouvernement Juppé en mai 1995. Celles-ci avaient été désignées secrétaires d’Etat ou ministres de second plan, et moins de six mois après, elles n'étaient plus que quatre, suite à un remaniement.
Ecoutez Nicole Bricq :
La rapporteure de la Commission des finances du Sénat, dont le nom est cité pour occuper un poste au Budget estime que la parité au gouvernement promise par François Hollande aura bien lieu, mais qu’il faudrait éviter de reléguer les femmes à des postes sans envergure. "Ce qu’il faut éviter évidemment, c’est que les postes clé soient trustés par les hommes, alors qu’il y a quand même des femmes compétentes qui ont exercé des fonctions, soit parlementaires, soit ministérielles. Si on a les Sarkozettes bis et les Juppettes bis, ce n’est pas bien" explique-t-elle.
"Il y a un ordre des facteurs"
La sénatrice reconnait toutefois le potentiel de la jeune garde socialiste. "Il y a plein de jeunes femmes qui ont été très actives dans la campagne et qui peuvent faire leurs armes dans des secrétariats d’Etat, sur des missions ministérielles et montrer leur capacité", a-t-elle estimé.
Mais elle met en garde : les postulants, ou postulantes, ne doivent pas sous-estimer le prochain scrutin. "Il ne faut pas oublier qu’il y a les législatives quand même. Quand je vois certains et certaines qui n’ont pas fait leurs armes électorales et qui s’agitent, je dis non, il y a un ordre des facteurs."