"Il n’est évidemment pas question de sortir du nucléaire" pour la France, a assuré lundi Nicolas Sarkozy devant ses conseillers et quelques responsables UMP réunis à l'Elysée, d’après les informations obtenues par le service politique d’Europe 1. A huis-clos, il a ainsi célébré les bienfaits de l’énergie nucléaire assurant que le parc français était "le plus sécurisé".
Un Boeing pourrait tomber sur un EPR…
"C’est d'ailleurs pour cela qu'on a perdu des appels d'offres aux Emirats. On était plus cher parce qu'on apportait plus de sécurité", a expliqué le président de la République, faisant allusion à l'échec français d’Areva face à la Corée du Sud dans un appel d'offres fin 2009 aux Emirats Arabes Unis.
Nicolas Sarkozy a ensuite rappelé à ses invités qu’il avait visité le chantier de l’EPR, la centrale nouvelle génération en construction à Flamanville. "Ça résisterait à tous les missiles. Et même si un (Boeing) 747 tombait sur le chapeau d'une centrale nouvelle génération, le réacteur résisterait grâce à un système de protection à double coque", a assuré le chef de l’Etat selon un responsable de l’UMP présent. "Il faut donc raison garder", a conclu le chef de l'Etat.
Le "cynisme" et l’"incompétence" de Sarkozy
Ce discours de Nicolas Sarkozy a fortement déplu au réseau Sortir du nucléaire, qui estime que le chef de l’Etat "fanfaronne sur la sûreté du réacteur EPR". Et ce, alors que l’association rappelle qu’elle a rendu public, en 2003, "avec d'autres associations, un document 'confidentiel défense’ d’EDF, démontrant que le réacteur nucléaire EPR ne résisterait pas au crash d'un avion de ligne, pas plus qu'aucun autre réacteur nucléaire au monde".
"La nationalité d'un réacteur ne change rien à sa dangerosité structurelle", assure Sortir du nucléaire, en s’adressant directement à Nicolas Sarkozy, avant de l’accuser de "cynisme" et d’"incompétence en matière de nucléaire". "Plus que jamais, il est temps de sortir du nucléaire", conclut-elle.