Valérie Pécresse a tapé vite et fort dimanche, après la parution d’une interview de Martine Aubry au Journal du Dimanche, dans laquelle la candidate à la primaire socialiste livre ses solutions pour la crise.
"Les propos tenus par Martine Aubry démontrent que, loin d'avoir pris la mesure de la nécessité de lutter contre la dette, la candidate aux primaires socialistes présente en réalité un projet en forme de déficit permanent", réagit la ministre du Budget, également porte-parole du gouvernement, dans un communiqué. "Les propos que tient Martine Aubry sur la dette relèvent donc de l'imposture pure et simple : les déclarations de circonstances ne parviennent pas à masquer la réalité du projet socialiste, qui minerait la crédibilité de la France", estime-t-elle encore.
La réponse du camp Aubry
Dans son entretien, Martine Aubry propose notamment la suppression immédiate de 10 milliards de niches fiscales pour réduire l'endettement. Pour relancer la croissance, elle souhaite en parallèle baisser "à 20% l'impôt sur les sociétés qui réinvestissent (...) et le monter à 40% pour celles qui privilégient les dividendes". Elle propose enfin de "financer un plan d'action pour l'emploi des jeunes en supprimant les subventions absurdes aux heures supplémentaires". Sur ce dernier point, qui concerne l’une des mesures phares du quinquennat de Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse réplique : "En remettant en cause la défiscalisation des heures supplémentaires, le PS priverait d'environ 400 euros par an des salariés qui gagnent en moyenne 1.500 euros par mois", calcule-t-elle.
Le camp Aubry a lui-même répliqué quelques heures plus tard. "Ces déclarations en disent long sur l'incompréhension de la part du gouvernement de la situation économique actuelle", a réagi Pierre-Alain Muet, conseiller de la maire de Lille et député de Lyon. "Le PS pour sa part avance des propositions concrètes pour répondre aux trois grands problèmes de la France qui concernant la dette, la croissance et l'emploi, alors que de son côté le gouvernement y répond par des slogans. Le mot 'imposture' est particulièrement inadapté de la part d'un membre d'une majorité qui a doublé la dette en dix ans, d'un gouvernement qui depuis quatre ans n'a pas respecté les critères de bonne gestion, y compris ceux qu'il avait lui-même fait voter".