Aux problématiques de croissance, d'emploi et de réduction des déficits, vient s'ajouter l'affaire Cahuzac. Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, est au coeur de la tourmente. Le ministre est soupçonné de n'avoir pas tout fait pour connaître la vérité sur le compte caché de Jérôme Cahuzac ou, pire, d'avoir instrumentalisé son administration pour le blanchir. Il s'en est expliqué dimanche matin lors du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France.
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"Je ne suis pas le ministre de l'affaire Cahuzac". "Il y a un menteur qui est parti, il s'appelle Jérôme Cahuzac. Il a menti aux plus hautes autorités de l’État, à tous les Français, au gouvernement. C'est une faute impardonnable", a déploré Pierre Moscovici dimanche matin au micro d'Europe 1. Le ministre de l'Economie était alors interrogé sur le fait que l'affaire puisse éclabousser d'autres membres du gouvernement, dont lui-même.
"Ce n'est pas à moi de mener une enquête" :
"Ce n'est pas à moi de démontrer que Jérôme Cahuzac est coupable ou innocent. Ce n'est pas à moi de mener une enquête parallèle", s'est défendu le ministre en expliquant avoir cependant lancé une demande d'entraide fiscale auprès de son homologue suisse le 24 janvier, en restant dans la limite de ses pouvoirs. La réponse des autorités suisses a été qu'il n'y avait pas de traces d'un tel compte, selon lui. "Jusqu'au jour des aveux de Jérôme Cahuzac, je ne savais rien", a-t-il poursuivi avant de préciser "je ne suis pas le ministre de l'affaire Cahuzac".
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Sur le retour de Cahuzac à l'Assemblée. Interrogé ainsi sur une prétendue volonté de Jérôme Cahuzac de revenir exercer son mandat de député à l'Assemblée nationale, le ministre a ne pas concevoir une telle chose.
"Ce n'est juste pas possible " :
"Le droit le lui permet. Mais je ne conçois pas que cet homme, qui a eu des tourments et cette spirale du mensonge, se retrouve devant ses collègues", a-t-il expliqué. "Ce n'est juste pas possible. Il en a le droit mais ne peut pas le faire, il ne peut pas le faire", a-t-il répété.
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Sur la croissance et l'emploi. Le gouvernement français, qui table sur une croissance économique de 0,1% en 2013 mais "espère plus", prévoit une embellie les deux années suivantes. Ainsi le gouvernement table s'aligne avec la Commission européenne, a déclaré dimanche Pierre Moscovici Le ministre de l'Economie et des Finances a confirmé que le gouvernement travaillait à ce "que les perspectives soient dépassées" en 2013. "Pour 2014 , je dis à ce stade, 1,2%", a-t-il affirmé, avant de donner une prévision de 2% pour 2015. "Le déficit public pour 2013 sera annoncé à 3,7%" du PIB, a-t-il ajouté.
Sur la fraude fiscale. La France va proposer de mieux organiser les échanges d'informations bancaires à l'échelle européenne en prenant exemple sur le Fatca américain, a encore annoncé Pierre Moscovici. "Je propose là qu'il y ait un échange d'informations automatique, un Fatca européen", a expliqué le ministre. La France, avec l'Allemagne, fera par ailleurs une proposition sur le blanchiment d'argent. "Nous prendrons dans les prochains jours une position commune pour que l'on aille très loin en la matière", a-t-il avancé expliquant que l'affaire Cahuzac donne "une motivation supplémentaire" pour "agir" sur ces sujets-là.