Problèmes techniques, votes impossibles ou mal sécurisés, faible participation, etc. La primaire UMP de Paris, censée désigner le candidat pour les municipales de 2014 et lui conférer une solide assise populaire, tourne au cauchemar pour le parti de Jean-François Copé. A tel point que l’un des candidats, Pierre-Yves Bournazel, a réclamé vendredi en fin d’après-midi la suspension pure et simple d’un scrutin ayant commencé le matin même et devant s’achever lundi à 19 heures. Il a été rejoint par un autre candidat, le membre du Parti chrétien-démocrate Franck Margain, qui lui aussi réclame l'annulation du vote.
"Un vote publiquement ridiculisé". Le jeune conseiller municipal du 18e arrondissement, âgé de 35 ans, a lu une déclaration devant l'Hôtel de Ville dans lequel il brocarde le mode de scrutin. "Des centaines de Parisiens viennent de le constater en quelques heures, soit parce qu'ils n'ont pu s'inscrire pour voter, soit (...) parce qu'il a été possible d'inscrire plusieurs électeurs sans leur consentement", a lancé le candidat . "Il convient donc de suspendre le processus d'un vote publiquement ridiculisé", a-t-il ajouté.
Haro sur NKM. Pierre-Yves Bournazel reproche en fait à l'équipe de Nathalie Kosciusko-Morizet de continuer à faire campagne ce week-end, en infraction avec le règlement du Conseil supérieur de la primaire. "Des points de rencontre continuent d'être organisés par l'équipe de Nathalie Kosciusko-Morizet, au sein même des permanences UMP de ses soutiens. Les soutiens de NKM n'hésitant pas eux-mêmes à qualifier, par écrit, ces 'points de rencontre' de 'bureaux de vote'", a-t-il affirmé. Même argument pour Franck Margain, qui trouve "inadmissible" que NKM poursuive sa campagne avec une dizaine de "points de rencontre pour inciter les gens à voter". "Il faut déclarer le résultat de l'élection illégitime et refaire un vote papier cette-fois-ci", assène le candidat à Metronews.
Le CSP sollicité. Dans les heures à venir, le Comité supérieur de la primaire (CSP) risque bien de devenir aussi célèbre que la Cocoe de l'UMP, sollicité lors du psychodrame de l'automne à l'UMP. Jean-François Legaret, l'un des autres candidats, a ainsi réclamé la réunion "en urgence" de l'instance dirigée par l'ex-maire du Havre, Antoine Rufenacht.
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"Hors de question !" Antoine Rufenacht a rapidement réagi en affirmant qu'il était "hors de question de suspendre le scrutin" en cours. "Ni pour l'instant, ni plus tard. Le vote se terminera lundi 3 juin à 19 heures" comme prévu, a annoncé l'ancien maire UMP du Havre. Même fermeté du ton pour Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris. "Le vote ira jusqu'au bout" et Pierre-Yves Bournazel "peut toujours faire un recours devant les instances compétentes", a-t-il lancé sur BFMTV. "Je voudrais connaître le vraies raisons de cette initiative", a-t-il aussi dit à propos de ce candidat copéiste mais qui a affirmé ne pas avoir parlé avec le président de l'UMP Jean-François Copé de sa démarche.
Malgré la fermeté du ton, le feuilleton ne fait sans doute que commencer.