Une prime et pas pour les seuls employés des grandes entreprises. Telle est la promesse faite mardi par Nicolas Sarkozy à Vrigne-aux-Bois, dans les Ardennes, lors de sa visite de l'usine La Fonte ardennaise. "Je ne céderai pas", a-t-il martelé pour prouver sa détermination dans une région où il avait entamé sa campagne présidentielle en 2006.
"Il faut que, dans toutes les entreprises, les salariés aient le sentiment qu'on tient compte de leurs efforts", a déclaré le président de la République. Et pour que les petites et moyennes entreprises ne soient pas exclues, "le gouvernement est prêt à dire à toutes celles qui verseraient une prime exceptionnelle qu'on l'exonérera de cotisations", a-t-il ajouté.
"Tout le monde sera associé à la reprise"
"Quand il y a la reprise, j'affirme qu'il est normal que les salariés et les ouvriers à qui on a demandé des efforts pendant la crise bénéficient de la reprise", a-t-il poursuivi. "Je vous rassure, je ne suis pas socialiste, je ne suis pas de gauche", a ironisé le président de la République, avant de critiquer le patronat qui, en deux ans, n'a toujours pas lancé les négociations avec les syndicats sur le partage des valeurs.
"Dans les grandes entreprises, s'il y a une forte augmentation des dividendes, il faudra que les salariés en aient une partie et il faut obliger ces entreprises à négocier (...) Et dans les petites entreprises où il n'y a pas de distribution de dividende, si ça va mieux, si le carnet de commandes se remplit, l'entreprise pourra faire une prime aux salariés qui sera exonérée de cotisations", a poursuivi Nicolas Sarkozy.
Une loi avant juin
Les modalités relatives à l'octroi de ces primes seront annoncées "d'ici quelques jours", a-t-ajouté, tout en précisant que la prime ne serait néanmoins pas obligatoire dans les petites et moyennes entreprises. Le gouvernement souhaite faire voter en juin la loi instaurant une prime pour les salariés, prime qui sera exonérée de charges sociales pour les petites entreprises. Cette dernière concernera toute entreprise qui verse des dividendes en augmentation par rapport à l'année précédente. Les grandes entreprises devront entamer des négociations avec les syndicats pour le versement de cette prime.
Le montant de la prime n'est pas arrêté mais le ministre du Budget François Baroin avait évoqué un montant de 1.000 euros. A l'inverse, Christine Lagarde avait affirmé qu'elle ne serait exonérée de charges sociales qu'à hauteur de 1.000 euros. Selon cette première ébauche, la prime envisagée ne devait concerner que les grandes entreprises, voire seulement une firme du CAC 40 sur dix.
Abolir les 35 heures, autre moyen de gonfler les salaires
L'autre piste envisagée par Nicolas Sarkozy est à nouveau la suppression des 35 heures. "Je voudrai faire comprendre cette idée toute simple : la France ne peut pas rester à regarder son passé", a-t-il déclaré, avant de poursuivre : "les pays comme la Chine, le Brésil, veulent leur part du gâteau. C'est pourquoi il y a besoin de faire un effort pour s'adapter en France. Il faut changer pour demeurer les mêmes".
Pour cela, une piste se dégage aux yeux de Nicolas Sarkozy : "on doit travailler d'avantage". Une déclaration qui en rappelle une autre, le fameux slogan "Travailler plus pour gagner plus", qu'il avait lancé dans les Ardennes il y a trois ans et demi.