La cacophonie autour de la prime qui pourrait être données aux salariés dans les entreprises a assez duré. Place maintenant à l’arbitrage de l’Elysée. Alors que Nicolas Sarkozy a, sur son bureau, les préconisations des ministres Xavier Bertrand, Christine Lagarde et François Baroin, une ultime réunion est programmée mercredi après-midi ou jeudi au plus tard à l'Elysée, en présence des trois ministres et du conseiller social Jean Castex, selon les informations d’Europe 1.
Des arbitrages délicats
A la fin de la semaine, les contours et les modalités d'attribution de cette prime seront donc définitivement arrêtés. Mais les arbitrages risquent d’être délicats. Obligatoire dès lors que l'entreprise augmente ses dividendes ou simplement facultative ? Assortie d'une exonération de charges mais jusqu'à quel niveau ? Une prime d’une durée de vie limitée ou au contraire instaurée de façon pérenne ? Voilà les questions à trancher.
L’exécutif devra trouver le point d'équilibre, sachant, sur le plan politique, qu'une exigence revient fortement depuis le début de la semaine : la prime devra bénéficier à un maximum de salariés.
Un sujet sensible politiquement
Nicolas Sarkozy a compris le risque que représenterait pour lui une mesure ne ciblant que les salariés des grands groupes cotés en Bourse, déjà plutôt bien lotis, alors que la flambée des prix de l'énergie et des produits alimentaires frappe tout le monde, et plus encore les salariés des petites et moyennes entreprises. Ceux-là précisément dont le pouvoir d'achat est généralement plus faible et le statut plus précaire.
Le problème de Nicolas Sarkozy est que les PME sont, pour beaucoup, encore fragiles financièrement et que la fameuse "prime" pourrait avoir chez elles des conséquences ravageuses.