La Gauche unitaire réunit ce week-end à Saint-Ouen son premier congrès depuis sa fondation début 2009. L'occasion pour ce petit mouvement de 500 militants de voter une déclaration de principes sur l'identité de la formation et de définir les responsabilités du Front de gauche, dont il fait partie.
D’où vient la Gauche unitaire ? C’est un courant minoritaire de l’ancienne LCR qui a décidé en mars 2009 de créer la Gauche unitaire et de rejoindre le Front de gauche. A l’origine de cette initiative, l’ancien membre du bureau politique de la LCR, Christian Picquet, qui avait décidé de quitter le NPA, critiquant à l’époque "l’attitude folle" d’Olivier Besancenot. Le chef de file du NPA rejetait à ce moment là l’idée d’un rassemblement avec le Front de gauche en vue des élections européennes.
Sa ligne politique. En opposition avec le PS, ni sur la même ligne que le NPA, le positionnement de la Gauche unitaire peut paraître flou. Le mouvement se présente comme l’une des composantes du Front de gauche, qui regroupe le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Parti communiste de Pierre Laurent. "Gauche unitaire sera animée de la volonté que la gauche anticapitaliste devienne une véritable force politique, à même de disputer au Parti socialiste la prépondérance dont il bénéficie par défaut", peut-on lire dans le texte fondateur du mouvement. En bref, un parti qui se revendique "anticapitaliste, internationaliste, féministe, écologiste".
La problématique du PS. En vue des cantonales de mars 2012, la Gauche unitaire s’associera dans certains cas à la candidature du Parti de gauche. Mais le positionnement de Jean-Luc Mélenchon par rapport au Parti socialiste est à l’origine de quelques tensions. Alors que le trublion de gauche multiplie les attaques contre le PS, la rue de Solférino lui reproche son double-jeu quand il s’agit de négocier en vue des élections. "Je souligne juste que le PS ne peut pas être à la fois complice d'une politique qui affame le peuple et en même temps tout à fait fréquentable quand il s'agit de discuter d'uncontrat de gouvernement et de circonscriptions législatives", avait raillé le porte-parole du parti Benoît Hamon, en réponse aux propos du président du Parti de gauche à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn.
2012. La Gauche unitaire ne présentera pas de candidat pour la présidentielle. Elle sera ainsi représentée sous les couleurs du Front de gauche. Mais ils sont nombreux à vouloir porter l'étiquette du parti. André Chassaigne et André Gerin, tous deux membres du PCF, ont déjà déclaré leur candidature. Jean-Luc Mélenchon a aussi embrayé le pas. Il "faudra désigner" celui qui "incarne le mieux la diversité du Front de gauche" et "portera le mieux sa voix", a expliqué Christian Picquet, dont la préférence semble s'orienter vers le très médiatique président du Parti de gauche. Mais pour l'heure, pas de soutien officiel à un candidat. La Gauche unitaire se prononcera officiellement sur la question au printemps.
Au delà des rivalités, tous semblent d’accord sur le fait qu’il n’y aura qu’un seul candidat pour représenter le Front de gauche en 2012. Des primaires au sein du mouvement ? "Personne ne propose des primaires au Front de gauche, on ne veut surtout pas entrer dans ce mécanisme de casting", avait tranché il y a quelques jours Christian Picquet, le fondateur de Gauche unitaire, dans une interview au journal Libération. La question du mode de désignation reste problématique et devrait être tranchée lors d’un congrès prévu en juin.