A bord du TGV à destination Lille jeudi, elle était à la droite de Nicolas Sarkozy. Tout un symbole pour celle que l'on n'avait plus ou peu vue aux côtés des ténors du camp présidentiel depuis sa sortie du gouvernement à l'été 2009 et qui se bat toujours pour une place aux législatives.
En vedette américaine au meeting de Lille
Toute de noire vêtue mais chaussée de rouge vif, Rachida Dati aura été, sur la scène du Grand Palais de Lille, la "guest star" du second grand meeting du président-candidat.
Chauffant la salle avant le discours de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati a "fait le job" avec mordant : "la France n'a pas besoin d'un homme qui hésite, la France n'a pas besoin d'un homme qui craint la critique", a-t-elle déclaré à la tribune en se payant François Hollande sous les acclamations de l'assistance.
"La France a besoin d'un homme qui défend son pays", s'est ensuite enflammée l'ancienne Garde des Sceaux à propos du candidat à sa propre succession.
"Pas de place pour elle dans le dispositif de campagne"
Un bis repetita de la campagne de 2007 dont elle fût l'une des égéries ? En apparence seulement, car cette fois Rachida Dati n'est pas porte-parole du candidat Sarkozy.
Jeudi soir, devant quelques journalistes à bord du train qui le ramenait vers Paris après son meeting nordiste, Nicolas Sarkozy n'a pas ménagé le suspense sur le rôle qu'il réservait à son ancienne protégée : "je suis content qu'elle soit là mais il n'y a pas de place, pas de poste dans le dispositif de campagne".
Difficile à la lumière de ces déclarations de parler de réhabilitation. Moins un retour en grâce que la fin d'une disgrâce... liée à l'impératif de rassemblement du camp UMP pour la bataille présidentielle ? Peut être un peu des deux.
L'une des premières reçues au QG de Sarkozy
Si Nicolas Sarkozy confie à l'envi que celle qui fût, en début de quinquennat, son symbole d'ouverture et de diversité l'a déçu, lundi, elle a été l'une des premières à être reçues par le président-candidat à son QG.
Le climat avec son ancien mentor a beau sembler apaisé, la députée européenne compte encore des ennemis de poids à l'UMP : Brice Hortefeux et, surtout, François Fillon. Et pour cause : la maire du 7ème arrondissement de Paris compte défier le Premier ministre dans la 2ème circonscription de Paris lors des législatives de juin prochain. Jeudi, Rachida Dati aurait d'ailleurs, à nouveau, touché un mot de ses ambitions parisiennes à Nicolas Sarkozy... qui n'aurait pas bronché.