Le tacle. Martine Aubry a eu une "réaction disproportionnée" sur la réforme territoriale, estime Manuel Valls dans le Journal du dimanche (JDD). La maire socialiste de Lille a rompu la semaine dernière avec la relative discrétion qu'elle observe depuis l'élection de François Hollande, en dénonçant à deux reprises la dernière version de la réforme territoriale, qui rattache le Nord-Pas-de-Calais à la Picardie. "Si depuis deux ans, dans tous les domaines, on avait eu une grande vision et une méthode, on aurait eu un peu moins de problèmes", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse vendredi, dénonçant une "aberration économique et sociale".
>> LIRE AUSSI - Aubry règle ses comptes
La riposte. Dans les colonnes du JDD, le Premier ministre Manuel Valls dit n'avoir eu qu'un objectif dans la préparation de cette réforme, "avoir une majorité la plus large possible". "Je rediscuterai avec les élus du Nord, du Pas-de-Calais et de la Picardie, mais je trouve que la réaction de Martine Aubry est disproportionnée". D'autres élus d'Alsace et de Normandie, majorité et opposition confondues, désapprouvent le redécoupage en 13 régions métropolitaines, contre 22 aujourd'hui, prévu dans l'article-clé de la réforme territoriale voté par les députés vendredi matin.
>> LIRE AUSSI - La France à 13 régions adoptée
Un débat jusqu'en 2016 ? La carte remodelée rattache le Poitou-Charentes à l'entité Limousin-Aquitaine, la Picardie au Nord-Pas-de-Calais et la Champagne-Ardenne à l'Alsace et à la Lorraine. "Nous voulons avoir le temps de porter une grande réforme qui ait un sens". Un tel projet se construit "avec cohérence et vision, pas par petits bouts", a déclaré vendredi Martine Aubry, dénonçant la présentation aux députés, mardi dernier, d'une carte de 13 régions, différente de celle présentée début juin par l’Élysée, qui en comptait 14.
>> LIRE AUSSI - Cette autre bataille qui ne dit pas son nom
L'Assemblée doit se prononcer le 23 juillet par un vote solennel sur l'ensemble du projet de loi. Martine Aubry a dit compter sur le Sénat pour amender le texte, estimant que les régions avaient besoin de deux ans de réflexion, jusqu'en 2016, pour établir une carte définitive.