C’est "une tache de honte sur notre drapeau". Dominique de Villepin, "ancien premier ministre, président de République solidaire", a choisi d’exprimer, lundi dans Le Monde, ses critiques à propos de la politique du gouvernement, ciblant notamment le lien établi entre insécurité et immigration et les expulsions de Roms.
"Il aura suffi d'un discours à Grenoble et d'un été, d'un seul été, pour que tout bascule, de la lutte contre l'insécurité à l'indignité nationale", affirme Dominique de Villepin qui parle d’une "dérive inacceptable".
La référence à l'ONU
Il suffit "d’écouter les voix qui s’élèvent du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale pour condamner la recrudescence raciste et xénophobe", s’insurge Dominique de Villepin, l’homme qui avait défendu l’opposition de la France à la guerre en Irak à la tribune des Nations unies.
Autre référence utilisée par Dominique de Villepin : celle à la "rupture", un des thèmes de campagne de Nicolas Sarkozy. "La rupture entre le sommet de l’Etat et la nation est en marche, quoi qu’on veuille faire dire aux sondages d’opinion", lance l’ancien Premier ministre.
Un appel au "rassemblement"
Début août, Dominique de Villepin avait renouvelé son adhésion à l’UMP, deux mois après avoir lancé son propre mouvement République solidaire. Dans sa tribune dans Le Monde, l’ancien Premier ministre liste ses "solutions", appelle au "rassemblement" et plaide pour organiser "l’alternative républicaine qui s’impose".
Mi-août, les députés villepinistes Jean-Pierre Grand et François Goulard étaient déjà montés au front pour dénoncer les expulsions de Roms. S’attirant immédiatement les foudres de l’UMP.