Le Salon de l’Agriculture débute samedi à Paris, et François Hollande ne pourra pas faire l’économie d’une journée sur place. Le chef de l’Etat s'y rend d’ailleurs dès l’ouverture, et ce n’est pas une première pour le chef de l’Etat : quand il était candidat, en mai 2012, il était resté 11h45 au Salon, record de présence pulvérisé pour un politique. En 2013, alors installé à l’Elysée, il avait fait à peine moins long, avec 11 heures passées dans les travées de "la plus grande ferme de France". Cette fois encore, il devrait rester plusieurs heures sur place. Et il devra composer avec certains passages obligés, tout en évitant quelques pièges.
>>> Les figures imposées
Boire, manger, boire, manger, boire, manger… François Hollande ferait mieux de se rendre au Salon de l’Agriculture le ventre vide. Car les occasions de se repaître ne manquent pas, au contraire. Le chef de l’Etat sait bien qu’une dégustation lui sera proposée à chaque stand visité. Et les produits à ingérer sont autant liquides que solides. Mieux vaut donc bien tenir l’alcool. Et tenter de le consommer avec modération. Comme dans beaucoup de domaines au Salon de l’Agriculture, le maître incontesté en la matière était Jacques Chirac. L’ancien président, qui a fréquenté le Salon jusqu’en 2011, a toujours impressionné par sa capacité à avaler les aliments pendant toute une journée. Il y a gagné le respect et la sympathie des agriculteurs. Et reste l’exemple à suivre.
Exemple avec ce reportage de France 2, datant de 2009 :
Flatter le postérieur des bêtes. Qui dit visite présidentielle au Salon de l’agriculture dit nuée de journalistes et de photographes. Et donc photos le lendemain dans la presse. Dans ce cadre, s’ébahir sur la beauté des animaux et surtout tâter le postérieur des imposantes vaches, dépassant allègrement la tonne, est conseillé. Attention toutefois à paraître naturel. Une attitude guindée, voire méfiante vis-à-vis de l’animal, passe mal. N’est-ce pas, Edouard Balladur ?
Prodiguer bises et poignée de main. L’image est là encore traditionnelle. Quand le Président, ou un autre politique d’importance, apparaît au Salon, c’est la cohue. Plus qu’un homme, c’est une nuée qui se déplace de stand en stand. Au milieu de cette frénésie, l’objet de toutes les attentions se doit de serrer des mains, d’embrasser des enfants et de distiller des bons mots.
Exemple en 2002, où le Salon avait vu défiler les candidats à la présidentielle :
Célébrer son terroir. Le passage au Salon de l’Agriculture est aussi l’occasion pour les politiques de mettre en avant ses racines populaires, ancrées dans un terroir identifié. C’était difficile pour Nicolas Sarkozy, élu depuis toujours dans les Hauts-de-Seine, un département pas franchement rural, mais beaucoup plus simple pour François Hollande et Jacques Chirac, tous deux élus durant de nombreuses années en Corrèze. Un passage par le stand de ce département du centre de la France semble donc inévitable pour le chef de l’Etat. Mais à ce petit jeu, c’est sans doute François Bayrou le meilleur. Fils de paysan, lui-même exploitant agricole pendant plusieurs années et toujours propriétaire de son exploitation, à Bordères, dans le Béarn. Evidemment, à chaque passage au Salon, le président du Modem n’a jamais manqué de rappeler ce passé rural.
Exemple en 2012 :
>>> Les pièges à éviter
Eviter les embûches. Si le Salon de l’Agriculture est un passage obligé, il n’est pas forcément de tout repos pour les politiques en visite. François Hollande sait ainsi que l’accueil des paysans ne sera pas des plus chaleureux, en pleine crise sur le prix du lait, et alors que l’écotaxe reste dans toutes les mémoires. Du coup, il s’est organisé une visite a minima, selon les informations d’Europe 1. Car dans l’entourage du président de la République, on sait que les agriculteurs ont le sifflet facile, à même de gâcher la fête. Dominique Voynet, qui visitait le Salon en 1999 en sa qualité de ministre de l’Environnement, en conserve probablement un souvenir cuisant.
Garder son calme. Et même si le bain de foule ne se passe pas comme prévu, même si l’accueil n’est pas aussi chaleureux qu’envisagé, tout écart de conduite ou de parole est à proscrire. Car la tension peut monter rapidement. Chacun se souvient ainsi du "casse-toi pov’con" lancé par Nicolas Sarkozy en 2008 à un homme qui l’interpellait. Six ans après, personne n’a oublié.
Sarkozy : Casse toi pauvre con ! - Web ZappingINFO E1 - Hollande juste de passage au Salon de l'Agriculture
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