Pour la troisième fois depuis le début de son mandat, Nicolas Sarkozy s'est rendu jeudi sur les routes du Tour de France, pour assister à la 17e étape, dont l’arrivée était jugée au Tourmalet. En grand amateur de cyclisme -il s’est souvent affiché sur sa monture au côté de vedettes telle que Michel Drucker- , le chef de l’Etat n’a pas choisi son jour au hasard. Il a assisté au duel au sommet entre Alberto Contador et Andy Schleck.
Avant lui, seul Jacques Chirac avait pris place dans la voiture de l’organisateur lors du passage du Tour de France en Corrèze. C’était en 1998, lors d’une édition de sinistre mémoire, marqué par le scandale du dopage et l’exclusion de l’équipe festina de Richard Virenque.
Sur les routes du Tour, Nicolas Sarkozy a eu l’occasion de mesurer sa popularité sur le terrain, alors qu’il apparaît au plus bas dans les sondages. Mais Eric Woerth, sifflé dimanche par la foule sur le podium d’arrivée, a déjà pu se frotter à la fraîcheur du public. Le chef de l’Etat ne s'est de toute façon pas frotté aux spectateurs. Il est en effet arrivé en hélicoptère pour rejoindre directement la voiture du directeur de course, et était sous bonne escorte.
2007 : la marche triomphale
Quand Nicolas Sarkozy s’invite, sur le Tour de France en 2007, deux mois après son élection, il est au faîte de sa popularité. Sortant régulièrement la tête de la voiture dans laquelle il a pris place, le président de la République, visiblement heureux et détendu, est acclamé par la foule. Par sa présence, Nicolas Sarkozy tient à apporter son soutien à l’épreuve, meurtrie par les affaires de dopage, dont celle de Floyd Landis en 2006. Mais sur le podium d’arrivée, il félicite chaleureusement le maillot jaune Michael Rasmussen, dont les performances sont déjà sujettes à caution. Quelques jours plus tard, le Danois sera d’ailleurs exclu de la course. Comme en 1998 pour Jacques Chirac, le président de la République a mal choisi son Tour.
2008 : le raté
Nicolas Sarkozy avait prévu de se rendre sur les routes du Tour le 22 juillet, à l’occasion de la 16e étape. Mais le président de la République n’aura jamais l’occasion de revivre les moments d’émotion vécus un an plus tôt. La faute à un agenda surchargé, marqué par le Congrès de Versailles du 21 juillet, révision constitutionnelle à la clé. Voilà le chef de l’Etat contraint d’attendre un an de plus
2009 : profil bas
Deux ans après, Nicolas Sarkozy revient sur la Grande Boucle. Là où en 2007 la visite présidentielle s’était transformée en marche triomphale le long des routes, le chef de l’Etat choisit cette fois la discrétion. Car sa popularité, fortement érodée par la crise économique, est déjà très basse. Le président de la République accorde tout de même une interview à France 2 dans laquelle il déclare à nouveau sa flamme pour le Tour de France, et sa détermination à lutter contre le dopage. Avant de rendre un hommage appuyé à Lance Armstrong, qu’il présente comme un ami et sur lequel il ne tarit pas d’éloges. Le septuple vainqueur du Tour de France lui avait rendu la politesse en se rendant en mars dernier à l’Elysée, et en offrant à son hôte un vélo personnalisé.