Cinq ans de polémique et finalement cette phrase : "si c'était à refaire, je ne reviendrais pas" au Fouquet's. Jeudi soir, sur France 2, Nicolas Sarkozy a fait amende honorable sur cette "nuit du Fouquet's", devenue le symbole pour ses détracteurs d'une présidence "bling-bling".
Pour rappel, cet épisode remonte au soir de sa victoire à la présidentielle de 2007. Le président fraîchement élu avait alors décidé de passer la soirée dans ce restaurant chic des Champs-Elysée en compagnie de proches parmi lesquels figuraient des stars et des grands patrons.
"Ça a été vraiment le feuilleton"
L'épisode du Fouquet's revient depuis, périodiquement, dans les attaques dont fait l'objet Nicolas Sarkozy, au même titre que les quelques jours passés par Nicolas Sarkozy à bord du yacht de l'industriel Vincent Bolloré, un des convives du Fouquet's, avant d'entrer à l'Elysée alors qu'il avait laissé entendre qu'il pourrait faire une retraite.
"Bien sûr, si c'était à refaire, je ne reviendrais pas dans ce restaurant, puisque ça a été vraiment le 'feuilleton'", a-t-il dit sur France 2. "J'aurai l'occasion d'en parler aux Français. Mais franchement, si après trois années de crise, cinq années de mandat, c'est la grave erreur qu'il faut que je confesse (...) quand je revois l'histoire de la Ve République, ce qui s'est passé avec un certain nombre de scandales retentissants, du Rainbow Warrior, de visites de chefs d'Etat français à des dictateurs, de réception de M. Jaruzelski ou de choses comme ça."
"Mais enfin, je dois assumer ma part de responsabilités", a fini par lâcher Nicolas Sarkozy.
Hollande "touché" par cette confession
Tout ceci est bien "touchant", a raillé François Hollande, jeudi sur France Inter. "Oui, ca m'a touché. Il y a un côté petit garçon qui vient de dire qu'il ne retournerait plus au Fouquet's la fois prochaine", s'est amusé le député de Corrèze, avant de relever les hésitations du président-candidat : "Il a même balbutié, bafouillé. Il y avait quelque chose d'émouvant de celui qui était allé au Fouquet's il y a cinq ans et qui promettait de ne plus y revenir".
Au lendemain de l'intervention du président-candidat, le socialiste s'est fait ensuite plus mordant : "Eh bien, il n'aura pas besoin d'y revenir, puisque j'espère qu'il ne sera plus président".