Le CSA a tranché. Le temps de parole de Nicolas Sarkozy, qui s'exprimera dimanche à la télévision, sera décompté "en tant que candidat présumé" lorsqu'il aborde son bilan ou expose un programme, a indiqué jeudi le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Le député PS Didier Mathus avait saisi l'instance mercredi arguant que l'intervention du président allait porter atteinte "à l'équité de traitement entre candidats", car "le président sortant-candidat monopolisera six chaînes au même moment".
"Dans sa recommandation du 30 novembre 2011 relative à l'élection présidentielle, le Conseil impose aux chaînes de décompter le temps de parole du président de la République, ainsi que le temps d'antenne qui lui est consacré, lorsqu'il intervient en tant que candidat présumé", a indiqué le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel Michel Boyon, dans une lettre adressée jeudi à Didier Mathus."C'est notamment le cas pour celles de ses interventions qui contribuent à dresser un bilan de l'action passée ou qui exposent les éléments d'un programme politique", a-t-il ajouté dans cette réponse. En revanche, les propos "régaliens", tel un hommage aux soldats français en Afghanistan par exemple, ne sont pas décomptés.
"La liberté éditoriale des chaînes"
Nicolas Sarkozy répondra dimanche aux questions des journalistes sur TF1, France 2, iTélé, BFMTV, LCI et les chaînes parlementaires. Dix jours après le "sommet de crise" à l’Élysée, il dévoilera un ultime paquet de réformes très controversées, dont une TVA sociale.
Dans sa réponse, Michel Boyon souligne par ailleurs que "le choix d'une personnalité politique reçue pour répondre aux questions de journalistes relève entièrement de la liberté éditoriale des chaînes".
Mais "le Conseil veillera à ce que les équilibres exigés par les textes (...) soient respectés".
Depuis le 1er janvier, et jusqu'à la publication de la liste des candidats entre le 19 et le 21 mars, les candidats déclarés ou présumés bénéficient de l'équité des temps de parole et des temps d'antenne. La notion d'équité est appréciée par le CSA. Elle est basée sur la représentativité aux dernières élections et sur la dynamique de campagne.