"On perdra dans la dignité la présidence du Sénat". Le présage - à valeur d'ordre - est signé de Nicolas Sarkozy qui, mardi, lors du petit-déjeuner hebdomadaire des responsables de l'UMP à l'Elysée, s'est désolidarisé de la candidature Larcher à la présidence de la Chambre haute.
"L'UMP doit prendre ses responsabilités"
Dimanche, la gauche a bel et bien remporté une majorité absolue au Sénat, mais Gérard Larcher, le président UMP sortant, a déjà annoncé sa candidature, samedi, à sa propre succession. Soutenu par les ténors de son parti - Christian Jacob, Alain Marleix, Jean-Pierre Raffarin , Patrick Ollier - il a même promis la victoire à son camp.
Or, cette hypothèse est inenvisageable pour Nicolas Sarkozy. Selon lui, la droite doit, au contraire, "montrer le sens des responsabilités" du parti majoritaire. "Il serait effectivement très difficile pour l’Elysée d’assumer un tel résultat, au moment où le pays traverse une crise morale et où Nicolas Sarkozy se voit déjà reprocher ses méthodes de gouvernement", confiait le politologue Stéphane Rozès, lundi à Europe1.fr.
"Une crise de confiance"
"Le maintien de Gérard Larcher apparaîtrait alors, dans l’opinion, comme le résultat de manœuvres peu avouables, de petits arrangements", avait-il ajouté, dénonçant le risque "d'une victoire à la Pyrrhus".
Selon des participants au petit-déjeuner de la majorité, le chef de l'Etat a également attribué la défaite historique de son camp, à un "climat général de division" et à "l'inquiétude provoquée par la crise économique et financière".
"Ne vous y trompez pas, l'élection présidentielle se jouera sur la crise", a ainsi martelé. "La crise financière est systémique, la crise de confiance est systémique, alors la réponse doit également être systémique", a-t-il ajouté.